Née en 1967 à Shenyang, la Chinoise d'origine coréenne Jin Xing (en coréen Kim Seong) est l'une des plus célèbres chorégraphes et danseuses de Chine. Elle est aussi l'un des symboles des minorités sexuelles : née garçon, Jin Xing est devenue une femme après une opération chirurgicale de réattribution sexuelle en 1995.
Ayant rejoint à l'âge de 9 ans l'armée chinoise pour y suivre une formation militaire et en danse, Jin Xing remporte le championnat de danse national en 1984. Après une formation à l'étranger, notamment auprès de Merce Cunningham et Martha Graham, où elle se perfectionne en danse contemporaine, Jin Xing revient en Chine en 1993 et crée en 1999 la première compagnie de danse indépendante.
Travaillant actuellement avec l'Opéra de Shanghaï, Jin Xing s'est affirmée comme sa principale chorégraphe et directrice artistique.
En 2016, elle s'est vue confier un talk show à la télévision très populaire, et portant son nom.
Dans une interview donnée en 2014, à la question sur les qualités attendues d'un danseur, Jin Xing, qui est exigeante avec ses élèves, insistait sur la sincérité et l'effort indispensables pour devenir un-e danseur-se de haut niveau :
La sincérité. Ils doivent également avoir un entraînement de base dans les techniques de danse. Néanmoins, j'ai recruté une fois une mère de 32 ans qui gérait un cybercafé mais rêvait de devenir danseuse. Elle est venue au studio après m'avoir vue à la télévision et m'a touchée par l'amour et l'attention qu'elle exprimait dans sa danse. C'est quelque chose avec lequel vous ne pouvez pas tricher, quelle que soit votre habileté technique. Après un entraînement avec nous, elle est montée sur scène un an plus tard.
Dans le cadre de sa visite en France (du 13 au 16 octobre 2018), qui l'amènera notamment à rencontrer le Président Emmanuel Macron (le 15 octobre) et la maire de Paris Anne Hidalgo (le 16 octobre), Moon Jae-in, Président de la République de Corée, a prévu dans son agenda plusieurs rendez-vous avec les Coréens de France, dont un dîner à la Mutualité, le 13 octobre 2018. Nous rendons compte ci-après de cette rencontre.
Ils étaient plusieurs centaines de Coréens vivant en France à être venus à la rencontre du Président Moon Jae-in, dont les remerciements adressés à ceux qui avaient participé à la révolution des bougies ont rencontré un écho mérité. En effet, les manifestations en France pour le départ de la très autoritaire présidente Park Geun-hye, auxquelles avaient par ailleurs participé l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) et le Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD), ont connu une audience sans équivalent en Europe. Alors que le président François Hollande prenait fait et cause pour son homologue sud-coréenne, cette mobilisation était d'autant plus courageuse que l'ambassadeur sud-coréen en France était alors un des plus proches conseillers de la présidente Park, qui n'avait pas hésité à jeter l'opprobre sur les manifestants, accusés d'être à la solde de Pyongyang - suivant une pratique d'amalgame et de désinformation classique dans les régimes autoritaires. Depuis, l'ex-ambassadeur Mo est dans le viseur de la justice, pour sa participation supposée à l'élaboration de la liste noire des artistes sud-coréens interdits de subventions publiques car réputés proches de l'opposition.
Le Président Moon Jae-in a également fait partager sa vision pour la paix et la réunification en Corée, en soulignant que non seulement il avait été le premier chef d'Etat sud-coréen à s'exprimer devant une large audience nord-coréenne lors de son récent sommet à Pyongyang, mais encore que les autorités nord-coréennes lui avaient fait une confiance rare en ne sollicitant même pas, au préalable, le texte de son intervention publique.
Le comité régional Bourgogne - Franche-Comté de l'AAFC est plus que jamais aux côtés des Sud-Coréens de France, dont certains ont payé un lourd tribut à la cause de la paix et de la démocratie dans le sud de la péninsule, pour l'avènement d'une nouvelle ère de dialogue entre les deux parties divisées de la Corée.
Les Coréens du Japon forment une communauté de plus de 700 000 personnes qui, dans leur immense majorité, n'ont pas la citoyenneté japonaise mais un statut de "résidents permanents", c'est-à-dire d'étrangers amenés à résider en permanence dans l'archipel nippon. Parmi eux, ceux qui ont la nationalité nord-coréenne sont affiliés à l'Association générale des résidents coréens au Japon (acronyme coréen : Chongryon) qui constitue un objet de fascination et d'étonnement pour les journalistes occidentaux : comment les résidents d'un pays dit libre peuvent-ils s'identifier au pays le plus vilipendé de la planète par ces mêmes médias occidentaux ? C'est à cette interrogation que s'est efforcé de répondre le court documentaire (moins de 17 minutes) anglophone réalisé par Redfish, entreprise de médias collaborative spécialisée dans les documentaires d'investigation choc allant à contre-courant. Nous présentons ci-après "Homegrown Outcasts : North Koreans in Japan" (Des nationaux exclus : les Nord-Coréens au Japon).
Difficile de présenter de manière succincte l'origine de la présence nord-coréenne au Japon et la diversité des opinions de ses membres : c'est pourtant le tour de force que réussit Redfish, en remontant aux origines de la colonisation japonaise de la Corée jusqu'aux discriminations actuelles, en interrogeant directement - et sans leur couper la parole ni juger ou détourner leurs propos - plusieurs membres de la Chongryon.
Un intérêt majeur de la démarche des auteurs est également d'avoir dépassé la vision misérabiliste et victimaire : les Coréens du Japon sont fiers d'être ce qu'ils sont, et d'avoir conquis leurs droits par leurs luttes qui sont replacées dans un cadre plus général, à portée universelle - le combat pour les droits civiques auxquels a droit tout être humain. Sont ainsi mises en évidence les implications d'une conception ethniciste de la nation dans un Japon où les fantômes du passé impérialiste restent omniprésents. Cette résistance à l'adversité, qui a aussi développé un complexe d'infériorité, est le ciment qui fonde l'unité de la communauté.
Le documentaire ne cache pas les portraits des dirigeants nord-coréens, mais relativise leur place : ce sont des figures respectées incarnant la nation. Il n'y a pas de "lavage de cerveau" des Nord-Coréens au Japon, mais au contraire une approche critique des médias particulièrement développée pour les habitants d'un pays à régime de démocratie libérale, parlant tous japonais. Les préoccupations sont basiques : travailler (d'où l'essor du secteur du pachinko, les Coréens occupant les métiers méprisés par les Japonais), enseigner (la Chongryon est fière, à juste titre, de son cursus universitaire complet en coréen, le seul au Japon à ne pas bénéficier de subventions publiques), et vivre en sécurité : dès qu'ils quittent le campus, les étudiants troquent leurs costumes contre d'autres habits pour ne pas être identifiés comme Coréens et être victimes d'agressions...
On découvre aussi l'attachement profond des membres de la Chongryon à la terre de leurs ancêtres (la notion de "terre natale", propre à tous les Coréens, du Nord, du Sud ou de la diaspora) qui, le plus souvent, se trouve pour eux dans les provinces... de l'actuelle Corée du Sud.
Evidemment, le format volontairement court du documentaire ne permet pas d'aborder en détail l'historique des discriminations ni toutes ses formes actuelles (en partie liées aux sanctions japonaises prises unilatéralement contre la Corée du Nord, les implications géopolitiques récentes n'étant guère abordées dans un film mettant l'accent sur l'aspect sociologique des luttes). Certains points sont ainsi passés sous silence, comme le fait que des Sud-Coréens du Japon suivent les cours des établissements de la Chongryon ou encore que les membres de la communauté partant à l'étranger choisissent souvent un passeport... sud-coréen, pour pouvoir voyager, tout en continuant de se considérer comme Nord-Coréens.
Pour qui veut comprendre ce que signifie être Nord-Coréen au Japon, le documentaire de Redfish apporte des clés pour comprendre l'essentiel, et aller ensuite plus loin pour ceux qui le souhaiteraient.
Née en 1924 dans une famille de patriotes coréens originaire du nord de la péninsule, dans le comté de Luobei de la province du Heilongjiang, Li Min est décédée le 21 juillet 2018. Elle avait été l'une des plus jeunes femmes engagées dans la lutte anti-japonaise en Mandchourie, et son combat a été emblématique de la résistance contre l'impérialisme nippon en Chine du Nord-Est : les Coréens y ont occupé une place prééminente, dans l'unité d'action avec les communistes chinois, et leurs rangs ont été renforcés par de très jeunes hommes et femmes, dont l'ardeur patriotique a été stimulée par l'exemple du sacrifice de résistants dans leur propre famille.
Li Min, lors de l'inauguration d'une exposition sur le rôle des femmes dans la lutte anti-japonaise, à l'occasion du 70e anniversaire de la victoire alliée (Pékin, août 1945)
Li Shiyuan, le père de Li Min (de son nom chinois, les Coréens établis en Chine ayant aussi des nom et prénom chinois, notamment pour l'état-civil national), est mort en 1938 alors qu'il combattait dans les rangs de la guérilla antijaponaise, qu'il avait rejointe au début des années 1920 : il dirigeait alors la logistique de la première division de la sixième armée anti-japonaise. Le frère de Li Min, Li Yunfeng, commissaire politique de l'armée anti-japonaise, est mort pour la patrie en 1942.
En 1933, alors que les résistants devaient se disperser, la jeune Li Min a ému toutes et tous en entonnant un des chants nationaux de la résistance, "Mère, ne pleure pas". C'est en 1936 qu'elle demande à rejoindre les rangs de la guérilla, seulement âgée de 12 ans (13 ans suivant le décompte de l'âge en Corée) - essuyant d'abord un refus du chef militaire, remplacé par un autre homme qui accepte sa demande.
Bravant le froid, la famine et la maladie, qui ont décimé les rangs de la résistance et dont elle a raconté les indicibles souffrances, Li Min a participé, à la tête des autres femmes soldats de son unité, à plus de 100 batailles ou opérations, dont la plus célèbre a porté, durant l'hiver 1938, sur une usine de vêtements et un hôpital qui étaient aux mains des Japonais.
Lorsque les troupes ont dû se replier en Union soviétique, où elles ont reçu des armes et surtout une formation complète aux techniques de la guérilla, Li Min s'est spécialisée dans les méthodes de reconnaissance, de communication et de liaison - devenant également parachutiste.
Après la guerre, Li Min s'est beaucoup investie pour honorer la mémoire de ses camarades morts au combat - elle a fait ériger de nombreuses stèles en leur honneur dans les forêts des montagnes où ils ont combattu. Elle s'est également engagée - avec succès - pour que les manuels scolaires mentionnent désormais les "quatorze [et non plus huit] années de la guerre anti-japonaise" (à compter de l'incident de Moukden, appelé aussi incident de Mandchourie et incident du 9.18, le 18 septembre 1931), dans le mouvement plus global de la lutte antifasciste. En particulier, elle a tenu à identifier et à localiser par des stèles
Elle a par ailleurs été vice-présidente de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) de la province du Heilongjiang.
Après la disparition de Li Min, l'hommage qu'a rendu le Maréchal Kim Jong-un à l'un des symbole des luttes menées en commun entre Chinois et Coréens (de la guerre anti-japonaise en Mandchourie aux combats de la guerre de Corée) a figuré en une des médias nord-coréens.
Original title: today, the smallest female soldier in the union is gone! She pushed the "fourteen years of Anti Japanese War" into the textbook Today (21) The old man Li Min has gone Take away the ...
Une des sources en anglais les plus exhaustives sur Li Min, mais comportant un certain nombre d'erreurs de traduction (en particulier, dans l'usage du masculin et du féminin pour désigner la vétéran)
An exhibition featuring the experiences of Chinese women during the Chinese People's War of Resistance Against Japanese Aggression kicked off at a museum in Beijing
Pour la bonne organisation du sommet entre les présidents Donald Trump et Kim Jong-un, les autorités de Singapour ont fait appel à des ressortissants dont l'un d'entre eux, d'origine sud-coréenne mais venu à Singapour lorsqu'il était enfant, Gim Joo-hyung, a témoigné de son rôle comme interprète dans un article publié par Channel NewsAsia (un autre Coréen de Singapour a aussi été interrogé par les journalistes, Terrence Lee).
Gim Joo-hyung
Membre de la police singapourienne, âgé de seulement 25 ans, Gim Joo-hyung a été sollicité comme interprète pendant 7 jours, concernant les mesures de sécurité, en tant que réserviste. Sa première réaction a été de s'interroger sur sa capacité à pouvoir effectuer un travail qu'il n'avait jamais fait auparavant, mais sa famille sud-coréenne l'a convaincu de l'importance d'accepter cette tâche en tant que fils obéissant à ses parents - selon une approche très marquée d'esprit (néo-)confucéen - et pour des raisons patriotiques. Selon Channel NewsAsia,
Il a finalement accepté ce travail après avoir reçu des encouragements de ses parents sud-coréens qui lui ont dit "qu'il était énorme pour eux que leur fils contribue même modestement à ce sommet".
Ayant eu accès à des informations classifiées, Gim a observé que les difficultés avaient été pour lui de deux ordres : linguistique (l'accent du Nord est différent de celui du Sud, le rythme de parole un peu plus rapide selon lui et le vocabulaire est partiellement différent) et culturel (en devant intégrer les hiérarchies et les codes sociaux propres à la République populaire démocratique de Corée). De manière intéressante, il n'a pas fait état d'une quelconque crainte de rencontrer des Nord-Coréens - ce qui est la preuve que, pour les plus jeunes générations de Sud-Coréens, les échanges Nord-Sud qui se sont mis en place depuis le début des années 1990 ont dissipé des peurs nettement ancrées chez leurs parents - du fait notamment de l'éducation. On relève également que l'intercompréhension a été manifestement élevée - alors qu'une légende tenace voudrait que les Nord et les sud-Coréens aient des difficultés à ses comprendre.
Gim Joo-hyung avoue avoir été agréablement surpris par le fait que ses interlocuteurs n'ont pas montré d'hostilité (mais de la surprise) - et même plutôt au contraire de l'empathie - au fait qu'il parle coréen
Les plus hauts placés m'ont dit "Eh, vous parlez tout à fait bien coréen". J'ai dit "Oui, j'ai du sang coréen dans mes veines", en ajoutant "Je n'ai pas dit que j'étais fondamentalement 'Sud-Coréen et ils ont été à l'aise avec cela".
Ayant créé progressivement une relation de confiance, soulignant la gentillesse de ses interlocuteurs nord-coréens, Gim Joo-hyung a été flatté et ému qu'ils l'aient invité à venir à Pyongyang, pour découvrir notamment sa spécialité de nouilles froides.
NSmen Gim Joo Hyung and Terrence Lee and ICA officer Reshma Nair were among the thousands of people activated from the military and civil service to ensure the Trump-Kim summit ran smoothly ...
Le consulat général de la République de Corée (Corée du Sud) à Los Angeles a annoncé une simplification des procédures de rétablissement de la nationalité sud-coréenne pour les citoyens américains qui sont les descendants de combattants pour l'indépendance de la Corée (et, le cas échéant, des anciens résistants eux-mêmes, ainsi que leurs conjoints, dont les plus jeunes ont aujourd'hui près de 90 ans). Si les modalités doivent encore être précisées, cette mesure représente un changement important - en élargissant les cas de double nationalité (en l'occurrence, américaine et sud-coréenne), limitativement énumérés dans le droit sud-coréen.
Façade du consulat général de la République de Corée à Los Angeles
La simplification consisterait à pouvoir obtenir le rétablissement de la nationalité sud-coréenne sans avoir à se rendre en République de Corée. Selon KBS,
Les descendants américains de militants pour l'indépendance de la Corée et résidant à l'étranger pourront désormais récupérer la nationalité sud-coréenne sans rentrer dans leur pays d’origine.
Si l'on en croit le consulat général sud-coréen à Los Angeles, les procédures en la matière vont être simplifiées. Ceux qui veulent être réintégrés dans la nationalité sud-coréenne sont priés de recourir à une mission diplomatique de leur région.
Ceux qui n'ont jamais eu la nationalité sud-coréenne pourraient pour leur part bénéficier d'un dispositif spécifique de naturalisation.
Dans tous les cas, des justificatifs devront être présentés. Une exemption fiscale est prévue.
Compte tenu du nombre limité des combattants coréens pour l'indépendance de la Corée (et de la probable mise à l'écart de ceux qui ont combattu dans les rangs de la gauche communiste ou rejoint la République populaire démocratique de Corée lors de la partition), ces mesures ne concerneront pas un grand nombre de citoyens - mais témoignent d'une volonté de reconnaissance du sacrifice pour la patrie des indépendantistes coréens.
Les descendants américains de militants pour l'indépendance de la Corée et résidant à l'étranger pourront désormais récupérer la nationalité sud-coréenne sans rentrer dans leur pays d'or...
Les habitants de Jeju constituent une communauté coréenne parlant son propre dialecte. Il y a 70 ans, la répression du soulèvement de Jeju a conduit quelque 40 000 habitants de l'île (sur une population totale de 300 000) à partir pour le Japon, où vivait déjà une communauté de Coréens de Jeju depuis l'époque de la colonisation nippone. L'AAFC - Bourgogne-Franche-Comté fait un zoom sur les Zaïnichi (Coréens du Japon) originaires de Jeju.
Lee Chang-ik, directeur du Centre pour les personnes Zaïnichi de Jeju
Ikuno est un quartier du sud-est d'Osaka où les Coréens du Japon constituent une grande partie du quart de la population d'origine étrangère - et parmi eux de nombreux Coréens de Jeju, en particulier à Tsuruhashi, qui lui a valu le nom de "petit Jeju".
Si la présence de Coréens de Jeju est ancienne (elle est documentée pour la première fois en 1903), elle s'est accélérée avec le massacre des habitants de l'île, entre 1947 et 1954 : 49 271 Coréens de Jeju se sont établis à Osaka, et avec leurs descendants ils forment une communauté de 126 511 personnes. Il y avait 1 000 insulaires à Ikuno en 1923, et 12 000 en 1934 (soit un quart de la population coréenne du Japon du quartier à cette date, estimée à 50 000 personnes).
Ces données sont connues grâce aux travaux du Centre pour les personnes Zaïnichi de Jeju, créé grâce à une donation du philanthrope Kim Chang-in, de chercheurs de l'Université de Jeju ou encore le chercheur David Rand, ayant rédigé un livre blanc sur le sujet pour les Nations unies.
Kim Chang-in, fondateur du Centre pour les personnes Zaïnichi de Jeju
Si faire connaître le massacre de Jeju doit être une priorité pour tous ceux qui s'intéressent à la question coréenne, le Centre pour les personnes Zaïnichi de Jeju permet également de préserver une culture originale - dans laquelle le chamanisme est notamment plus présent.
Ikuno-ku in southeast Osaka, Japan, is the center of the Korean-Japanese com-munity, the Jaeil Hangukin in Korean, or Zainichi in Japanese. A quarter of residents in Ikuno-ku are foreign ...
Filles de la mer (titre original en anglais : White Chrysanthemum), que vient de publier Robert Laffont, est le premier roman de Mary Lynn Bracht, Coréenne américaine qui vit aujourd'hui à Londres, après avoir grandi dans une communauté de femmes coréennes au Texas. Dans son roman qui est une ode aux courages des femmes se mêlent deux histoires, inspirées de faits bien réels : celle des haenyo(aussi orthographiées haenyeo), les pêcheuses de l'île Jeju qui pratiquent avec courage (encore aujourd'hui) la plongée sous-marine, et le drame vécu par les "femmes de réconfort" - anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise avant et pendant la Seconde guerre mondiale, victimes d'une traite pour laquelle le gouvernement japonais ne veut toujours pas présenter d'excuses officielles. L'AAFC - Bourgogne-Franche-Comté, engagée au sein de l'AAFC pour que justice soit rendue aux femmes de réconfort, donne ci-après le résumé du livre par l'éditeur, ainsi qu'une vidéo de la chronique enthousiaste que lui a consacrée le libraire Gérard Collard.
Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l'eau que dans les profondeurs des vastes océans...
Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.
Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.
La vie et l'oeuvre de Han Hung-su ont été redécouverts grâce aux travaux d'Andreas Schirmer et Jaroslav Olsa, qui ont mis en évidence l'apport fondamental de ce chercheur aux études coréennes en Europe, et tout particulièrement en République tchèque. Portrait.
Le peu de sources iconographiques sur Han Hung-su est à l'image de ce que l'on a trop longtemps su de cet universitaire coréen, qui a pourtant été l'un des précurseurs non seulement des études coréennes en Europe, mais aussi de l'archéologie contemporaine en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), très tôt engagé dans le mouvement pour l'indépendance de la Corée, dans les rangs communistes.
Han Hung-su est né le 29 septembre 1909 à Kaesong, dans une famille aisée. Comme beaucoup d'enfants de la bourgeoisie coréenne, il a alors dû aller au Japon pour poursuivre ses études supérieures - mais il y a peu des sources sur son séjour à l'université Sophia (1930-1936).
Après son arrivée en Europe en 1936, il publie dans Chindan Hakpo et Pip'an, ainsi qu'un récit de voyage en Europe dans plusieurs numéros du Chosun Ilbo en mars 1937.
En 1938, il rejoint l'université de Berne pour un an, avant de rejoindre Fribourg où il obtient son doctorat en 1940. C'est aussi vers 1940 qu'il rédige une étude non publiée, en anglais, sur les monuments mégalithiques coréens.
Il commence de travailler au Musée d'ethnologie de Vienne en août 1941, puis concurremment à partir de 1942 à l'Institut oriental de Prague - où il engage l'important travail de catalogue des collections, grâce à sa maîtrise non seulement du coréen, mais aussi du chinois et du japonais. C'est en Tchécoslovaquie qu'il s'établira après la fin de la Seconde guerre mondiale.
Travailleurs indépendant, donnant aussi des cours de langue (dont le coréen), il est alors à l'origine d'un très important travail de traduction d'auteurs coréens en allemand et en tchèque, ainsi que d'auteurs allemands et tchèques en coréen, y compris des textes contemporains, comme le roman Taeha de Kim Nam-chon (1947 et 1950, Prague) - premier roman moderne coréen publié dans une langue européenne.
Il est aussi l'auteur d'études sur la Corée, comme une histoire de la Corée (y compris sociale et culturelle) en allemand en 1947-1948 qui fera longtemps référence, et une Histoire de la Corée hier et aujourd'hui publiée à Prague en 1949.
C'est en 1948 qu'il retourne dans son pays, comme enseignant à l'université Kim Il-sung de Pyongyang. En tant que premier président de la commission pour la préservation de la propriété culturelle en RPDC, il a joué un rôle déterminant comme auteur, chercheur et dans la mise en place d'un réseau de musées. On perd sa trace en avril 1952 - ce qui conduit Andreas Schirmer et Jaroslav Olsa à en déduire que Han Hung-su et ses proches sont alors écartés de toute responsabilité importante - son nom n'étant plus cité parmi les précurseurs des études archéologiques et de conservation du patrimoine en RPDC (rôle qu'il a toutefois plus longtemps assumé en Europe qu'en Corée).
Internet Archive est une bibliothèque en ligne reproduisant de nombreux documents d'archives. Parmi ceux-ci, nous avons choisi de présenter des extraits d'un article publié dans le numéro 874 (12 août 1977) de la revue Liberation News Service (de sensibilité nouvelle gauche, très en pointe dans le combat antimilitariste), consacré à Andrew Park : agent de la sinistre Korean Central Intelligence Agency (KCIA), l'agence de renseignement sud-coréenne, il a fait défection avec sa famille aux Etats-Unis, où il a dénoncé les méthodes brutales de la KCIA. Son entretien en 1977 intervenait peu après le déclenchement en 1976 du Koreagate, un scandale impliquant la corruption par la KCIA de membres du Congrès américain pour y créer un lobby pro-sud-coréen fermant les yeux sur les atteintes massives aux droits de l'homme par la junte militaire de Séoul et plaidant pour le maintien des troupes américaines en Corée du Sud. La citation de l'article ci-après a été traduite de l'anglais par nos soins.
Andrew Park, qui a travaillé pendant dix ans pour la KCIA de 1962 à 1971 avec un grade équivalent à colonel, a détaillé pour Liberation News Service (LNS) les méthodes employées pour contrôler la presse et intimider les journalistes, ses activités ayant porté sur le contrôle des médias sud-coréens. Des cibles privilégiées avaient ainsi été les journalistes sud-coréens ayant couvert les discussions entre les Croix-Rouge des deux Corée, à la suite du communiqué conjoint Nord-Sud du 4 juillet 1972 : il s'agissait de les empêcher de publier toute information pouvant présenter la Corée du Nord sous un jour favorable.
Par ailleurs, les méthodes de contrôle de l'opinion incluaient également d'altérer lourdement les propos des responsables politiques américains et la création, tous les ans en avril, d'un cas d'espionnage pro-Corée du Nord pour maintenir le régime répressif. La corruption était systématique - sous la forme d'argent (toujours en espèces) et de faveurs sexuelles offertes par de jeunes et jolies Coréennes.
Le contrôle des journalistes est ainsi décrit par Andrew Park, suivant le compte rendu qu'en a donné LNS :
Si la première étape [la corruption] échouait, le journaliste était normalement invité dans les locaux de la KCIA, a continué d'expliquer Park. Il recevait un très bon accueil, et était interrogé de manière indirecte, mais pas menacé, pour essayer de la faire changer [d'opinion]. Si cela ne marchait pas nous demandions à son encadrement de le menacer de le décharger de ses fonctions. Normalement, à ce stade tout le monde s'exécutait. Park poursuivit ses explications : "Mais nous pouvions aussi le faire écouter d'autres types en train d'être torturés et le menacer en même temps. Nous lui faisions alors signer une déclaration que nous avions préparée, en deux points : d'abord, à l'avenir je soutiendrai complètement le programme du gouvernement. Le second point était qu'il ne révèlerait pas comment il avait été traité ou quoi que ce soit lié à [mot non lisible]. La KCIA estimait que c'était une façon très efficace de procéder".
Andrew Park a tenu à préciser qu'à sa connaissance il n'y avait jamais eu réellement d'activités "pro-Nord" de journalistes sud-coréens. Une compétition s'instaurait entre les agents de renseignement pour rivaliser d'ardeur répressive.
Compte tenu de ses convictions catholiques, Andrew Park a été progressivement dégoûté par son travail et a décidé de faire défection puis de militer pour les droits de l'homme en Corée du Sud. Dans son interview en 1977, il en appelait au Président Jimmy Carter, un des rares chefs d'Etat américains à avoir effectivement publiquement dénoncé les violations des droits de l'homme en Corée du Sud. Andrew Park n'a pas voulu de donner de détails sur les pratiques de torture, mais a simplement indiqué que celles-ci n'avaient "pas de limites".
Lorsqu'il a été interrogé par LNS, l'ancien agent de la KCIA vivait alors tranquillement en Nouvelle -Angleterre, comme inspecteur de la qualité dans une usine.
Andrew Kisik Park, désormais octogénaire et vivant à Boston, est aujourd'hui encore toujours actif dans les mouvements pour les droits de l'homme en Corée du Sud. Interrogé par Liberation News Service en 1977, Park Kisik, a fondé, aux Etats-Unis, le Congrès pour la réunification de la Corée.