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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 06:00

Les Coréens de l'ex-URSS constituent, quantitativement, la quatrième communauté coréenne la plus nombreuse en dehors de la péninsule coréenne, après les diasporas coréennes en Chine, aux Etats-Unis et au Japon. Mais, historiquement, les Coréens de Russie sont les premiers à avoir dû quitter leur pays pour l'Extreme-Orient dès les années 1860, avant leur migration forcée en Asie centrale en 1937.

 

Forte d'un demi-million de personnes (461.145 selon les statistiques du gouvernement sud-coréen en 1995), la diaspora coréenne dans les ex-Républiques soviétiques est présente principalement en Ouzbékistan (220.000 personnes), en Russie (108.000), au Kazhakstan (104.000) et au Kirghizistan (18.000).

Les premières vagues de migrations datent du début des années 1860 : les difficultés économiques dans la péninsule conduisent un nombre croissant de paysans coréens à traverser la frontière coréano-russe et à s'établir dans l'Extrême-Orient russe, à une période où les autorités de Pékin interdisaient alors l'installation de populations non-chinoises dans les terres sacrées du Nord-Est de la Chine. Si seulement 13 familles coréennes sont recensées en Russie en 1863, leur nombre augmente très nettement après la famine de 1869 : en 1882, plus de 20.000 Coréens sont recensés dans le territoire de l'Extrême-Orient russe (45.000 personnes en 1908), alors bien accueillis par les autorités locales russes en vue de mettre en valeur des territoires sous-peuplés. Certains Coréens, naturalisés (appelés "Wonho", par distinction avec les Coréens non naturalisés appelés "Yoho"), peuvent alors devenir propriétaires des terres qu'ils cultivent, avant que la défaite russe dans la guerre russo-japonaise de 1904-1905 ne conduise à la remise en cause de ce droit, sous l'influence du Japon.

Les Coréens de Russie ont été actifs dans les mouvements de lutte contre la colonisation japonaise de la Corée (1910-1945) : après le mouvement d'indépendance du 1er mars 1919, les dirigeants des communautés coréennes russes se sont réunis à Shinhanchon, le quartier coréen de Vladivostok, le 17 mars 1919, pour traduire en russe et envoyer aux autorités consulaires russes la déclaration d'indépendance, tout en organisant des manifestations de rue. Les autorités japonaises réagissent en détruisant le quartier de Shinhanchon en avril 1920, les combattants coréens présents en Russie se repliant ensuite principalement en Mandchourie.

Pendant la guerre civile en Russie, les Coréens ont combattu aux côtés des Bolchéviques. Parmi eux, Ri Dong-hwi (appelé Yi Dong-hwi en Corée du Sud), a été membre du Parti socialiste coréen à Khabarovsk, avant d'être l'un des fondateurs du Parti communiste Koryo puis ministre du gouvernement coréen en exil.

Après que le Japon eut déclaré que l'URSS était une puissance ennemie, les Coréens d'Extrême-Orient - assimilés aux Japonais par Tokyo - sont traités comme une minorité ennemie et contraints par les autorités soviétiques à une migration forcée en Asie centrale en 1937. Ils y introduisent la culture du riz et sont très actifs dans 34 kolkhozes et 1 sovkhoze, dont le kolkhoze modèle de Politotdel.

La migration des Coréens en Asie centrale, fruit d'une mésinterprétation sur les sentiments antijaponais des Coréens, a eu des conséquences tragiques sur les plans humain et culturel. De nombreuses personnes, notamment les enfants et les personnes âgées, sont décédées pendant leur déplacement, tandis que l'apprentissage du coréen a été interdit. La grande majorité des Coréens de l'ex-URSS ne parle ainsi plus coréen, même si les traditions culinaires - ainsi que les cérémonies du dol (premier anniversaire) et du hwangap (soixantième anniversaire) - sont restées très vivantes. Les nouveaux arrivants en Asie centrale ont montré une grande capacité à s'intégrer, occupant souvent des postes intellectuels dès la deuxième génération. Mais l'assimilation de la culture russe a été le corollaire de cette intégration réussie.

Pendant la pérestroïka, les autorités soviétiques ont reconnu les droits des populations soumises à des déplacements forcés, dont les Coréens. L'effondrement de l'URSS a toutefois ensuite conduit à des affirmations identitaires dans les Républiques d'Asie centrale, au détriment des minorités coréennes de ces pays. 

Malgré la déportation de 1937, plus de 100.000 Coréens vivent encore en Russie, notamment 40.000 Coréens dans l'île de Sakhaline, amenés de force par les Japonais pour exploiter ce territoire à la fin de la Seconde guerre mondiale, avant d'être oubliés dans les accords nippo-soviétiques ayant autorisé le rapatriement des seules populations japonaises. D'autres communautés coréennes en Sibérie sont présentes dans les régions de Vladivostok (30.000) et Khabarovsk (20.000). Il s'agit notamment de Nord-Coréens venus travailler dans les secteurs du bois, de la pêche et de la construction, conformément à des accords entre Moscou et Pyongyang. 

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Références :

- Lee Kwang-gyu, Overseas Koreans, Jimoondang Publishing Company, Korean Studies n° 19,
Seoul
, 2000. ISBN 89-88095-18-9 ;

-"
La participation coréenne et chinoise à la guerre civile russe", sur le forum (en anglais) Axis History.

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