A l’occasion du 56eme anniversaire de l’armistice dans la guerre de Corée, diverses manifestations ont eu lieu à travers le monde pour demander la signature d’un véritable traité de paix entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Le gouvernement américain refuse toujours de signer un tel traité qui serait pourtant de nature à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne. Concernés au premier chef, les Américains d'origine coréenne sont très actifs dans cette campagne, à l’image de Christine Ahn, chercheuse à l’Institut de la politique coréenne (Korea Policy Institute), qui s’exprimait le 26 juillet 2009 à Oakland, en Californie.
Pourquoi nous devons mettre fin à la guerre de Corée
Par Christine Ahn*
Le 27 juillet, il y a 56 ans, les Etats-Unis signaient un armistice temporaire avec la Corée du Nord pour mettre fin aux combats de la guerre de Corée. Dans cinq villes des Etats-Unis - Honolulu, Los Angeles, New York, Oakland et Washington – ont eu lieu des manifestations aux chandelles pour commémorer la signature de cet armistice.
Il n’y avait aucune raison de célébrer l’armistice parce qu’il ne fut qu’un pis-aller pour mettre fin aux hostilités. Faute de traité de paix, la guerre de Corée n’a pas reçu de solution définitive.
Mais l’armistice fut un acte important à l’époque, en 1953, après trois ans de guerre et deux millions de soldats tués, dont 37.000 américains. Trois millions de civils coréens (1 sur 10) périrent aussi, et toute la péninsule coréenne fut dévastée.
Plusieurs générations de Coréano-Américains, des vétérans américains et des groupes de défense des droits de l’homme se sont réunis le printemps dernier aux Etats-Unis afin de lancer la Campagne nationale pour mettre fin à la guerre de Corée. Nous organisons des manifestations pour commémorer un passé tragique, mais aussi pour nous réveiller face à un gouvernement américain qui, en Corée du Nord, « avance vers la guerre comme un somnambule ». [1]
En l’espace de quelques semaines, la Corée du Nord a lancé des missiles, effectué son deuxième essai nucléaire et déclaré qu’elle considérerait les sanctions des Nations Unies comme un acte de guerre. De son côté, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une nouvelle série de sanctions à l’encontre de la Corée du Nord, dont l’autorisation de stopper les navires nord-coréens en haute mer pour y chercher du matériel destiné aux armes nucléaires, ce qui, selon la Corée du Nord, équivaudrait à une déclaration de guerre. Leon Sigal [NdT : directeur du Projet pour la sécurité coopérative en Asie du Nord-Est au Social Science Research Council] a récemment rappelé que l’arraisonnement de navires déclencha autrefois une guerre entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne [NdT : la guerre de 1812-1815].
La dernière fois que nous avons été au seuil d’une guerre totale avec la Corée du Nord, c’était en 1993 lorsque l’administration Clinton s’apprêtait à bombarder la Corée du Nord censée conduire un programme nucléaire. Heureusement, le travail diplomatique rapidement accompli par Jimmy Carter (avec, en coulisses, l’aide de vieux Américains d'origine coréenne) a renversé la situation quand il s’est envolé avec une équipe de CNN pour Pyongyang où il est parvenu à s’entendre avec Kim Il-sung sur ce qui a ensuite donné l’Accord-cadre. Il est un peu moins connu que le président sud-coréen de l’époque, Kim Young-sam, une fois averti par Clinton des plans américains pour un bombardement, déclara qu’il ne permettrait pas qu’une guerre éclate dans la péninsule coréenne au cours de son mandat.
Aujourd’hui, la Corée du Sud est dirigée par un président néo-conservateur, Lee Myung-bak, qui a non seulement rejoint l’Initiative de sécurité contre la prolifération décidée par l’administration Bush dans le cadre sa politique anti-terroriste, mais est aussi parvenu à annuler les progrès significatifs de ces dix dernières années sur le chemin de la réconciliation et de la réunification.
Quant à la Corée du Nord, elle est lasse des accords sur la dénucléarisation passés avec les États-Unis, après de longues négociations avec Clinton puis Bush, finalement sabordées par les néo-cons. La plupart des décideurs politiques américains et des médias colportent l’idée que les Nord-Coréens n'ont pas respecté leur part du contrat, mais peut-on me dire où se trouvent les deux réacteurs à eau légère promis en 1994? Les fausses promesses faites par les administrations précédentes ont eu pour inconvénient majeur de faire perdre la face aux forces qui, en Corée du Nord, étaient en faveur de l’engagement, ne faisant que renforcer leurs homologues de la ligne dure affirmant que les armes nucléaires de la Corée du Nord sont sa meilleure défense. Si on considère l'Irak, ils ont eu raison à de nombreux égards.
Et nous voici en 2009 avec le président Obama qui promettait durant sa campagne de s’asseoir à la même table que Kim Jong-il pour discuter, et a inauguré sa présidence en proposant de « tendre la main » à « ceux qui sont du mauvais côté de l’histoire » s’ils décidaient de « desserrer [leur] poing ». Pourtant, la politique nord-coréenne d’Obama n’a jusqu’ici été faite que de sanctions, répétant les mêmes vieilles histoires éculées au sujet de la Corée du Nord, dont beaucoup sont manifestement fausses.
Le président Obama refuse de tirer les leçons de ce qu’ont durement appris Clinton et Bush, à savoir que ne pas s’engager vis-à-vis de la Corée du Nord produit des résultats néfastes, à commencer par la nucléarisation de la Corée du Nord. Ajoutez à ce scénario les problèmes de santé de Kim Jong-il et les informations erronées diffusées par les forces pro-guerre en Corée du Sud, au Japon et aux États-Unis, et vous obtenez une situation très dangereuse dans la péninsule.
En 1949, à la veille de la guerre de Corée, la journaliste américaine expérimentée Anna Louise Strong a écrit ceci : « Dans les jours à venir, la Corée continuera de faire la une. Pourtant, on sait peu de choses sur ce pays et la plupart des gros titres distordent les faits au lieu de les révéler. » Les écrits de Strong n'auraient pas pu être plus prémonitoires et, heureusement, le seul journaliste à lever le voile sur cette distorsion des faits ne fut autre que l’impénétrable Isidore F. Stone. Je viens de finir la lecture de The Hidden History of the Korean War [L’Histoire cachée de la guerre de Corée] que Stone parvint finalement à publier en 1952 grâce au magazine Monthly Review, aucun grand éditeur des États-Unis ou du Royaume-Uni ne souhaitant le faire en plein maccarthysme.
En 1952, les éditeurs du livre écrivaient: «Ce livre écrit par l'éminent journaliste I.F. Stone brosse un tableau très différent de la guerre de Corée – il contredit en effet la version officielle sur presque tous les points. Le lecteur, quelles que soient ses affinités ou ses intentions, y trouvera encore et encore matière à comparer ce qui a si souvent été dit à propos de la guerre de Corée avec les faits et les interprétations présentés par Stone. Plus que cela, le lecteur se verra obligé de choisir, d’accepter une version et de rejeter l’autre, tellement les deux sont contradictoires et inconciliables. »
Voilà où nous en sommes aujourd'hui aux États-Unis où les renseignements sur la Corée du Nord sont périmés, les principaux médias répétant les mêmes vieilles histoires, et où toutes les raisons de l’occupation de la Corée par les Etats-Unis depuis soixante ans restent grossièrement déformées.
La plupart des Américains ne savent rien de la guerre de Corée mais estiment que les États-Unis ont débarqué pour la première fois en Corée en 1950 afin de « libérer » la Corée du Sud d'une invasion nord-coréenne, et que la Corée a été divisée le long du 38eme parallèle après la fin des combats.
Pour commencer, ce sont les États-Unis qui ont divisé la Corée le long du 38eme parallèle, bien avant l'éclatement de cette guerre. A l’époque où il travaillait au département américain de la Guerre, Dean Rusk arracha une page du National Geographic et traça une ligne sur le 38eme parallèle, gardant Séoul sous le contrôle des États-Unis. Comme de nombreux historiens de la Corée l’ont noté, les Soviétiques ont certes accepté, mais Staline n’apposa jamais sa signature ni ne donna d’accord verbal ; il s'agissait seulement d'une acceptation de facto. Quant aux Etats-Unis, il n'ont consulté personne, à commencer par le peuple coréen.
Après la défaite du Japon dans la guerre du Pacifique, les États-Unis ont débarqué à Incheon et ont instauré pour trois ans un gouvernement militaire, mettant au pouvoir une élite de Coréens qui avaient acquis de l'expérience pendant la période de la colonisation japonaise, dans la police, dans l'armée et dans la bureaucratie. Pensez-y un instant, imaginez ces millions de Coréens qui avaient organisé des comités populaires et attendu le moment de l'indépendance après l'esclavage qui leur avait été imposé par les Japonais, être ensuite « libérés » par les États-Unis remplaçant les oppresseurs japonais par des Coréens qui avaient collaboré avec les Japonais.
La tragédie a pourtant continué. La guerre de Corée, connue aux États-Unis comme la « guerre oubliée », était à l'époque réputée chez les militaires pour sa politique de la « terre brûlée », car consistant essentiellement en une campagne de trois ans de bombardements incendiaires. Non seulement il y eut davantage de bombes larguées sur la Corée que sur l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, mais on y utilisa plus de napalm que pendant la guerre du Vietnam. Environ 420.000 bombes américaines ont été larguées sur Pyongyang, ville de 400.000 habitants en 1950 - plus d'une bombe par habitant. A un moment de la guerre, le président Truman envisagea sérieusement de lancer une bombe atomique sur la Corée du Nord.
Je ne sais pas ce qui m'a fait le plus de mal quand j'ai lu le livre de I.F. Stone. S'agit-il des mensonges absolus fabriqués par MacArthur et Truman, de la répétition de ces mensonges dans les gros titres des médias, du fait que la paix a été entravée à chaque occasion par des anti-communistes enragés voulant la guerre à tout prix, ou du mépris flagrant des Américains pour les vies coréennes?
Je suis tombée sur cette note qu'il faut lire : « Le 25 Juin 1951, le Major général Emmett O'Donnell Jr., chef du Far Eastern Air Force Bomber Command [Commandement des forces aériennes de bombardement en Extrême-Orient] a fait la déposition suivante devant le Sénat : "Je dirais que toute, presque toute la péninsule coréenne n’est qu’un terrible désastre. Tout est détruit. Il n'y a rien qui mérite d’être qualifié de debout... Il n'y a plus d'objectifs à atteindre en Corée." Voilà pour l'attitude vis-à-vis de la Corée du Nord. Qu’en est-il vis-à-vis de la Corée du Sud? La publication militaire britannique faisant autorité, le Brassey’s Annual, annuaire des forces armées, dit ceci dans son édition de 1951 : "La guerre a été menée sans égard pour les Sud-Coréens et leur malheureux pays a été considéré comme une arène plutôt que comme un pays à libérer. En conséquence, les combats ont été assez brutaux, et il n'est pas exagéré d'affirmer que la Corée du Sud n'existe plus en tant que pays. Ses villes ont été détruites, beaucoup de ses moyens de subsistance éradiqués, et ses quelques habitants réduits à une masse maussade dépendante de la charité... On a peu essayé d’expliquer au soldat américain pourquoi il combattait... La haine et la peur du pays à l’égard du communisme ont été suffisantes dans la plupart des cas pour attiser chez lui une agressivité quelque peu aveugle... Il n'a toutefois pas éprouvé la moindre sorte de sympathie pour les Sud-Coréens, à l'exception, bien sûr, des mille et une petites gentillesses prodiguées par les soldats aux enfants et aux chiens perdus... Malheureusement, le Sud-Coréen a été considéré comme une ‘face de citron’, à l’instar de ses cousins au nord du 38eme parallèle." »
Maintenant, je peux comprendre pourquoi la guerre de Corée est connue comme la guerre oubliée : le rôle joué par les Etats-Unis dans la péninsule coréenne est un héritage honteux et, à mesure que de plus en plus d'informations transpirent, je vois les raisons pour lesquelles les Etats-Unis veulent continuer à dissimuler les choses.
Bon, cela fait maintenant 56 ans que la guerre de Corée a pris fin, et plus de 60 ans que les États-Unis maintiennent quelque 30.000 soldats dans la péninsule coréenne. Et nous sommes toujours aux prises avec la version fabriquée « officielle » du récit de la libération de la Corée, en dépit de l'ouverture de la Corée du Sud à la démocratie depuis vingt ans, laquelle a provoqué un déluge de nouvelles recherches permettant de bien mieux comprendre le rôle des Américains en Corée. Cependant, contredire l’histoire « officielle » du gouvernement américain en rapportant l'histoire des simples gens équivaut souvent à lutter avec un gorille de 4 tonnes.
Il y a des jours où je me demande pourquoi je continue à faire ce travail pour la paix et la réunification de la Corée, et j’imagine que de nombreux militants dans cette salle ressentent la même chose. Quand vous voyez comment les principaux médias couvrent la Corée, vous vous sentez déprimé face aux perspectives pour la vérité et la réconciliation.
Mais laissez-moi vous dire la chose suivante. J'ai été une militante pendant la majeure partie de ma vie d'adulte, œuvrant pour un semblant de justice sociale. Et je n’ai pas connu de mouvement plus exaltant et réconfortant que le désir du peuple coréen pour la paix, pour la justice, pour la réparation et pour sa souveraineté. Je pense aux habitants du village de Pyongtaek – halmonis et hadabugis [NdT : termes coréens pour grands-mères et grands-pères], simples paysans qui ont fait barrage de leurs corps afin d'empêcher la destruction de leurs maisons et de leurs terres pour l'expansion d'une base militaire américaine. Je pense aux vieux prisonniers politiques rencontrés en Corée du Nord, qui avaient passé jusqu'à 40 ans dans les prisons sud-coréennes, torturés quotidiennement et bannis par leurs familles, et qui ont tenu bon sur leurs convictions au sujet du droit de la Corée à sa souveraineté. Je pense au mouvement qui a lutté malgré la forte répression exercée par la dictature en Corée du Sud, et qui s’est battu pour la démocratie. Je pense aux familles de Nogun-ri, de Jeju-do et des autres théâtres des innombrables massacres qui ont eu lieu avant et pendant la guerre de Corée, lesquelles, malgré toutes les pressions pour qu’elles gardent le silence, ont pris la parole pour évoquer l’implication de la Corée du Sud et des Etats-Unis dans ces tueries.
Et, même si mon sentiment est très marginal aux États-Unis, je réalise combien il est incroyable que, malgré toute la désinformation, malgré la mentalité de guerre froide que ma famille a emportée avec elle en quittant la Corée du Sud pendant l’époque de Park Chung-hee, et malgré la propagande déversée chaque jour par les médias américains, j'ai appris l'histoire populaire de la Corée.
Mais, croyez-moi, je sais qu'il faut beaucoup travailler, se dévouer pour l'étude, pour l'apprentissage, et garder un esprit et un cœur ouverts. Et il faut énormément de courage face aux attaques, à la discréditation, à l’isolement de sa propre famille pour connaître cette vérité. Et encore plus de courage pour être prêt à écrire et à en parler publiquement. Mais comme beaucoup de gens dans cette salle peuvent en témoigner, une fois que vous connaissez la vérité et l'histoire réelle, vous ne pouvez pas reculer. Vous avez la responsabilité de faire ce que vous pouvez pour contester le récit officiel et ainsi contribuer à la réparation.
Tout ceux qui connaissent la véritable histoire de l'occupation américaine de la Corée ont la responsabilité collective d’agir, et d’agir maintenant. Il y a plus de dix millions de familles qui restent divisées, et des millions de personnes âgées qui vont bientôt disparaître sans avoir pu se réunir avec leurs frères et sœurs. Tous les gouvernements (États-Unis, Corée du Sud et du Nord) gaspillent des milliards de dollars pour s'armer dans la zone démilitarisée, une zone vierge déjà saturée de 1,2 million de mines terrestres. Il y a 22 millions de Nord-Coréens qui luttent pour leurs besoins essentiels – nourriture, médicaments, électricité – et des milliers de migrants nord-coréens qui sont exploités lors de leurs périples pour la survie économique. Les mouvements sud-coréens pour les droits des travailleurs, pour les droits des paysans, et pour la réunification sont sévèrement réprimés sous le règne autoritaire de Lee Myung-bak. Comme un chercheur sud-coréen me l'a dit récemment, « A l'exception de la torture, c’est comme pendant la période de Park Chung-hee. » La guerre de Corée doit cesser, et les États-Unis détiennent la clé.
En décembre dernier, l'ancien ambassadeur des États-Unis en Corée du Sud, James Laney, a déclaré :
« Une des choses dont ont souffert tous les pourparlers jusqu'à présent est le statut non résolu de la guerre de Corée. Un traité de paix fournirait une base de référence aux relations, en éliminant la question de la légitimité de l'autre et de son droit d'exister. En l’absence d'un tel traité de paix, chaque différend fait émerger à nouveau la question de la légitimité de l’autre camp. »
Nous devons mettre fin à la guerre de Corée en remplaçant l’armistice temporaire par un traité de paix permanent. Si un président peut y parvenir, c'est Obama. Et si une génération peut faire en sorte que cela arrive, c’est celle-là.
* Chercheuse à l’Institut de la politique coréenne (Korea Policy Institute) et membre de la Campagne nationale pour mettre fin à la guerre de Corée (National Campaign to End the Korean War), Christine Ahn est une analyste politique spécialisée dans les questions relatives à la globalisation, à la philanthropie et à la Corée. Elle est l’auteur de Shafted : Free Trade and America's Working Poor (Roulés : le libre-échange et les travailleurs pauvres de l’Amérique) paru en 2003, et a contribué à The Revolution Will Not Be Funded (La révolution ne sera pas financée) paru en 2007. Christine Ahn intervient régulièrement sur CNN, NBC, Al-Jazeera, Voice of America et National Public Radio, et écrit des articles pour The International Herald Tribune, Asia Times, San Francisco Chronicle et le site Internet TomPaine. Elle est la co-fondatrice de Coréano-Américains pour le commerce équitable (Korean Americans for Fair Trade) et a dirigé le programme pour la paix du Centre de documentation des femmes de couleur (Women of Color Resource Center). Christine Ahn est titulaire d’une maîtrise de politique publique de l’Université de Georgetown.
[1] Propos du professeur Hazel Smith, pendant la conférence « Engaging North Korea : Human Rights, Nuclear Weapons, and a Plan for Peace in the Obama Era » [S’engager avec la Corée du Nord : les droits de l’homme, les armes nucléaire et un plan pour la paix sous l’ère Obama], à San Francisco, le 23 juin 2009
Source : ZNet, National Campaign to End the Korean War (traduction : AAFC)