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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 01:02

La vie et l'oeuvre de Han Hung-su ont été redécouverts grâce aux travaux d'Andreas Schirmer et Jaroslav Olsa, qui ont mis en évidence l'apport fondamental de ce chercheur aux études coréennes en Europe, et tout particulièrement en République tchèque. Portrait.

Han Hung-su, un précurseur des études coréennes en Europe

Le peu de sources iconographiques sur Han Hung-su est à l'image de ce que l'on a trop longtemps su de cet universitaire coréen, qui a pourtant été l'un des précurseurs non seulement des études coréennes en Europe, mais aussi de l'archéologie contemporaine en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), très tôt engagé dans le mouvement pour l'indépendance de la Corée, dans les rangs communistes. 

Han Hung-su est né le 29 septembre 1909 à Kaesong, dans une famille aisée. Comme beaucoup d'enfants de la bourgeoisie coréenne, il a alors dû aller au Japon pour poursuivre ses études supérieures - mais il y a peu des sources sur son séjour à l'université Sophia (1930-1936).

Après son arrivée en Europe en 1936, il publie dans Chindan Hakpo et Pip'an, ainsi qu'un récit de voyage en Europe dans plusieurs numéros du Chosun Ilbo en mars 1937. 

En 1938, il rejoint l'université de Berne pour un an, avant de rejoindre Fribourg où il obtient son doctorat en 1940. C'est aussi vers 1940 qu'il rédige une étude non publiée, en anglais, sur les monuments mégalithiques coréens.

Il commence de travailler au Musée d'ethnologie de Vienne en août 1941, puis concurremment à partir de 1942 à l'Institut oriental de Prague - où il engage l'important travail de catalogue des collections, grâce à sa maîtrise non seulement du coréen, mais aussi du chinois et du japonais. C'est en Tchécoslovaquie qu'il s'établira après la fin de la Seconde guerre mondiale.

Travailleurs indépendant, donnant aussi des cours de langue (dont le coréen), il est alors à l'origine d'un très important travail de traduction d'auteurs coréens en allemand et en tchèque, ainsi que d'auteurs allemands et tchèques en coréen, y compris des textes contemporains, comme le roman Taeha de Kim Nam-chon (1947 et 1950, Prague) - premier roman moderne coréen publié dans une langue européenne.

Il est aussi l'auteur d'études sur la Corée, comme une histoire de la Corée (y compris sociale et culturelle) en allemand en 1947-1948 qui fera longtemps référence, et une Histoire de la Corée hier et aujourd'hui publiée à Prague en 1949.

C'est en 1948 qu'il retourne dans son pays, comme enseignant à l'université Kim Il-sung de Pyongyang. En tant que premier président de la commission pour la préservation de la propriété culturelle en RPDC, il a joué un rôle déterminant comme auteur, chercheur et dans la mise en place d'un réseau de musées. On perd sa trace en avril 1952 - ce qui conduit Andreas Schirmer et Jaroslav Olsa à en déduire que Han Hung-su et ses proches sont alors écartés de toute responsabilité importante - son nom n'étant plus cité parmi les précurseurs des études archéologiques et de conservation du patrimoine en RPDC (rôle qu'il a toutefois plus longtemps assumé en Europe qu'en Corée). 

Source : 

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 19:13

Internet Archive est une bibliothèque en ligne reproduisant de nombreux documents d'archives. Parmi ceux-ci, nous avons choisi de présenter des extraits d'un article publié dans le numéro 874 (12 août 1977) de la revue Liberation News Service (de sensibilité nouvelle gauche, très en pointe dans le combat antimilitariste), consacré à Andrew Park : agent de la sinistre Korean Central Intelligence Agency (KCIA), l'agence de renseignement sud-coréenne, il a fait défection avec sa famille aux Etats-Unis, où il a dénoncé les méthodes brutales de la KCIA. Son entretien en 1977 intervenait peu après le déclenchement en 1976 du Koreagate, un scandale impliquant la corruption par la KCIA de membres du Congrès américain pour y créer un lobby pro-sud-coréen fermant les yeux sur les atteintes massives aux droits de l'homme par la junte militaire de Séoul et plaidant pour le maintien des troupes américaines en Corée du Sud. La citation de l'article ci-après a été traduite de l'anglais par nos soins.

Dans "Internet Archive" : l'histoire d'Andrew Park, Coréen Américain ayant quitté et dénoncé la KCIA

Andrew Park, qui a travaillé pendant dix ans pour la KCIA de 1962 à 1971 avec un grade équivalent à colonel, a détaillé pour Liberation News Service (LNS) les méthodes employées pour contrôler la presse et intimider les journalistes, ses activités ayant porté sur le contrôle des médias sud-coréens. Des cibles privilégiées avaient ainsi été les journalistes sud-coréens ayant couvert les discussions entre les Croix-Rouge des deux Corée, à la suite du communiqué conjoint Nord-Sud du 4 juillet 1972 : il s'agissait de les empêcher de publier toute information pouvant présenter la Corée du Nord sous un jour favorable.

Par ailleurs, les méthodes de contrôle de l'opinion incluaient également d'altérer lourdement les propos des responsables politiques américains et la création, tous les ans en avril, d'un cas d'espionnage pro-Corée du Nord pour maintenir le régime répressif. La corruption était systématique - sous la forme d'argent (toujours en espèces) et de faveurs sexuelles offertes par de jeunes et jolies Coréennes.

Le contrôle des journalistes est ainsi décrit par Andrew Park, suivant le compte rendu qu'en a donné LNS :

Si la première étape [la corruption] échouait, le journaliste était normalement invité dans les locaux de la KCIA, a continué d'expliquer Park. Il recevait un très bon accueil, et était interrogé de manière indirecte, mais pas menacé, pour essayer de la faire changer [d'opinion]. Si cela ne marchait pas nous demandions à son encadrement de le menacer de le décharger de ses fonctions. Normalement, à ce stade tout le monde s'exécutait. Park poursuivit ses explications : "Mais nous pouvions aussi le faire écouter d'autres types en train d'être torturés et le menacer en même temps. Nous lui faisions alors signer une déclaration que nous avions préparée, en deux points : d'abord, à l'avenir je soutiendrai complètement le programme du gouvernement. Le second point était qu'il ne révèlerait pas comment il avait été traité ou quoi que ce soit lié à [mot non lisible]. La KCIA estimait que c'était une façon très efficace de procéder".

Andrew Park a tenu à préciser qu'à sa connaissance il n'y avait jamais eu réellement d'activités "pro-Nord" de journalistes sud-coréens. Une compétition s'instaurait entre les agents de renseignement pour rivaliser d'ardeur répressive.

Compte tenu de ses convictions catholiques, Andrew Park a été progressivement dégoûté par son travail et a décidé de faire défection puis de militer pour les droits de l'homme en Corée du Sud. Dans son interview en 1977, il en appelait au Président Jimmy Carter, un des rares chefs d'Etat américains à avoir effectivement publiquement dénoncé les violations des droits de l'homme en Corée du Sud. Andrew Park n'a pas voulu de donner de détails sur les pratiques de torture, mais a simplement indiqué que celles-ci n'avaient "pas de limites".

Lorsqu'il a été interrogé par LNS, l'ancien agent de la KCIA vivait alors tranquillement en Nouvelle -Angleterre, comme inspecteur de la qualité dans une usine.

Andrew Kisik Park, désormais octogénaire et vivant à Boston, est aujourd'hui encore toujours actif dans les mouvements pour les droits de l'homme en Corée du Sud. Interrogé par Liberation News Service en 1977, Park Kisik, a fondé, aux Etats-Unis, le Congrès pour la réunification de la Corée.

Source :

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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 22:06

Alors que le 15e arrondissement de Paris abrite l'une des plus importantes communautés coréennes en France, le parvis de la mairie a accueilli, le 30 septembre 2017, le second festival coréen. L'AAFC-Bourgogne-Franche-Comté revient en images sur cette manifestation organisée par l'Association des résidents coréens en France, avec le soutien de la mairie du 15e arrondissement de Paris.

Ils étaient des centaines tout au long de la Journée, autour d'une trentaine de stands - où l'on pouvait découvrir non seulement la gastronomie coréenne et les vêtements traditionnels, mais aussi la K-Pop et les arts martiaux coréens sur la grande scène, des modèles de voitures électriques et hybrides du groupe Kia et s'informer sur le yoga, la situation des adoptés d'origine coréenne au stand de l'association Racines coréennes ou encore les futurs Jeux de Pyeongchang - le lendemain par ailleurs de la qualification des premiers athlètes nord-coréens à cette compétition. 

L'AAFC-Bourgogne-Franche-Comté revient en images sur cette manifestation réussie, avec un seul regret : l'absence de publications sur la Corée.

Retour en images sur le deuxième festival coréen à Paris 15e
Retour en images sur le deuxième festival coréen à Paris 15e
Retour en images sur le deuxième festival coréen à Paris 15e
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25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 12:18

Un article du Korea Times, reprenant des informations rendues publiques par l'agence Yonhap (provenant de sources diplomatiques) le 24 décembre 2016, indiquait qu'un Coréen avait été enlevé aux Philippines - en octobre dernier. Il ne s'agit pas d'un phénomène isolé, ni propre aux Coréens, alors que les enlèvements sont devenus un des modes de financement des groupes terroristes philippins, qui les utilisent aussi à des fins de communication - beaucoup des victimes étant assassinées.

Les enlèvements de Coréens aux Philippines, un mal endémique

On ne sait pas grand-chose de la victime, âgée d'une cinquantaine d'années, sinon qu'elle était homme d'affaires et a été enlevée près de son domicile, à Angeles. Deux semaines après l'enlèvement, la famille a payé une rançon, mais la victime n'a pas été relâchée, et on ignore l'identité des ravisseurs et le sort du kidnappé. Le ministère des Affaires étrangères de la République de Corée (Corée du Sud) a indiqué travailler en étroite coopération avec ses homologues philippins pour déterminer si la victime est toujours en vie et retrouver les ravisseurs.

En moyenne, depuis 2013, 10 Coréens seraient enlevés et tués chaque année aux Philippines - dont 8 pour la seule année 2016.

Les kidnappings sont principalement attribués à des groupes terroristes islamistes, dont Abou Sayyaf, fondé au début des années 1990 avec le soutien d'Al-Qaïda, et qui a depuis prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI). Abou Sayyaf se finance en rançonnant des étrangers : touristes (les chancelleries occidentales ont d'ailleurs mis en garde leurs ressortissants contre les risques d'enlèvement), résidents permanents (comme l'homme d'affaires sud-coréen dont le kidnapping vient d'être rendu public), ou marins indonésiens et malaisiens.

Entré en fonctions le 30 juin 2016, le président philippin Rodrigo Duterte, connu pour ses déclarations musclées contre le crime organisé, et ayant par ailleurs engagé des négociations de paix avec la guérilla communiste de la Nouvelle armée du peuple, a lancé une offensive militaire contre Abou Sayyaf.

Principales sources :

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 12:26

Dans notre édition du 28 février 2009 nous présentions brièvement les Coréens de Nouvelle-Zélande. Pour mieux connaître cette communauté coréenne expatriée, nous avons interrogé un de ses représentants, à l'occasion de son séjour en France dans le cadre du programme visa vacances travail. L'AAFC - Bourgogne - Franche-Comté publie ci-après une interview exceptionnelle avec M. Jeon In-kwon, que nous remercions pour le temps qu'il a bien voulu nous consacrer.

Melissa Lee, première députée néo-zélandaise d'origine coréenne

Melissa Lee, première députée néo-zélandaise d'origine coréenne

Bonjour M. Jeon In-kwon. Vous êtes arrivé en France à la fin de l'année 2015, dans le cadre du programme visa vacances travail entre la France et la Nouvelle-Zélande. Vous êtes d'origine coréenne. Pouvez-vous nous dire comment votre famille est arrivée en Nouvelle-Zélande ?

Comme beaucoup d'autres familles coréennes qui s'aventuraient dans des territoires inconnus de par le monde à la recherche d'un endroit où mieux vivre, ma famille a rejoint le boom de l'immigration et s'est installée en Nouvelle-Zélande en 2001. Les principales raisons de ce départ étaient que mon frère et moi puissions être élevés dans un environnement plus adapté et plus sûr, loin d'un système éducatif extrêmement exigeant, très compétitif, avec de longues heures de cours et extrêmement stressant. Mes parents ne pensaient pas que ce système éducatif tel qu'il a été établi en Corée serait favorable à notre bien-être.

Une autre raison de notre installation était la recherche d'un mode de vie plus calme et moins stressant, et d'un environnement propre.

On dit que 30 000 Coréens vivent en Nouvelle-Zélande. Ce chiffre est-il exact ? Cette immigration est également récente, datant du début des années 1990...

Ces chiffres correspondent aux données du recensement démographique néo-zélandais de 2013 et je pense qu'on peut raisonnablement considérer ces données comme exactes. Ces chiffres ont pratiquement doublé depuis le recensement de 1996 mais ne correspondent pas à une forte augmentation depuis 2011. Sur Internet, j'ai pu trouver que l'immigration coréenne en Nouvelle-Zélande a commencé dans les années 1960 mais que le nombre de personnes était peu significatif. Ce n'est qu'au début des années 1990 que ce nombre a commencé à devenir important, lorsque la Nouvelle-Zélande a assoupli les restrictions à l'entrée des étrangers. Depuis, la Nouvelle-Zélande est l'une des destinations les plus populaires chez les immigrants coréens.

Comment la communauté coréenne est-elle organisée en Nouvelle-Zélande, notamment en ce qui concerne les associations, les églises et l'apprentissage du coréen ?

Il y a deux principales communautés en Nouvelle-Zélande, l'une dans l'île du nord et l'autre dans l'île du sud. Auckland est de loin la ville où vit le plus grand nombre de Coréens. On dit qu'il est possible de vivre sans parler un mot d'anglais dans les quartiers nord d'Auckland où sont concentrés de nombreux logements et magasins coréens. Il y a deux groupes principaux dans la communauté coréenne, l'un formé des familles qui ont immigré et l'autre des étudiants internationaux. Les églises coréennes jouent un rôle important dans la communauté en tant que lieux de rassemblements et centres d'activités culturelles. Dans tout le pays il y a plus de 50 églises coréennes répertoriées dans l'annuaire, situées dans des dizaines de villes à travers le pays.

Il y a aussi des écoles coréennes proposant des cours le week-end pour les jeunes qui veulent améliorer leurs capacités en coréen. Certains prétendent que les enfants sont forcés par leurs parents à aller dans ces écoles, les familles craignant que leurs enfants perdent leur identité coréenne.

Y a-t-il des villes coréennes (koreatowns) en Nouvelle-Zélande ?

Il n'y a pas officiellement de villes coréennes reconnues comme telles mais comme je le disais, il y a beaucoup de quartiers d'Auckland où les Coréens prédominent. Albany au Nord et Howick à l'Est sont les plus connus. Dans ces principaux centres on trouve facilement des regroupements de commerces tenus par les Coréens, si bien qu'on peut parler de Koreatowns.

Aux élections législatives de 2008, une femme d'origine coréenne – Melissa Lee – a été élue sur la liste du Parti national. Comment le regard des Néo-Zélandais sur leurs compatriotes d'origine coréenne a-t-il changé ?

Il est exact que Melissa Lee (Ji-yun Lee) est née en Corée, mais elle a grandi en Malaisie et en Australie avant de venir en Nouvelle-Zélande. Je pense qu'il est plus approprié de la considérer comme une Asiatique multinationale avec des origines coréennes. Qu'un immigrant d'origine asiatique ait été élu au Parlement est une réussite importante au regard de la faible proportion d'Asiatiques au Parlement, mais elle représente les Asiatiques en général et pas seulement les Coréens. En raison de la très faible proportion d'hommes et femmes politiques asiatiques, l'opinion publique ne manifeste pas un immense intérêt pour les Asiatiques. Melissa participe aux événements culturels organisés par la communauté coréenne mais je n'ai jamais eu l'impression que l'un de ses principaux objectifs était de promouvoir la culture coréenne dans l'opinion publique.

Les Coréens néo-zélandais penchent-ils plutôt à gauche ou à droite ?

Il est difficile de donner des chiffres précis mais je dirais que plus de personnes penchent à droite. Je me fonde sur le fait que la majorité des Coréens vivant en Nouvelle-Zélande sont des familles avec des adultes de plus de 40 ans. C'est peut-être différent pour les plus jeunes générations, mais c'est difficile à dire.

Est-ce que les Coréens de Nouvelle-Zélande sont organisés pour la défense de leurs intérêts, comme aux Etats-Unis, par exemple sur la question des femmes de réconfort ou des îles Dokdo ?

Il y a des Coréens qui s'intéressent à ces sujets mais très peu de personnes sont organisées pour défendre leur cause. On entend parfois parler d'événements politiques liés à ces questions dans les médias coréens locaux, mais mon avis personnel est que les Néo-Zélandais sont plus calmes quand il s'agit d'exprimer leurs idées. Et le fait que de nombreux membres de la communauté soient de sensibilité conservatrice n'aide pas. Par ailleurs, les échanges culturels entre les résidents locaux et les Coréens sont très nombreux. Il y a de nombreux événements de toute taille, chaque année, qui montrent aux Kiwis la culture et l'héritage coréens.

Merci M. Jeon In-kwon.

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 18:33

Le 3 septembre 2016, un article de Oleg Kyrianov publié dans Russkaîa Gazetta (sous le titre, en français : "En Chine des escrocs préparent de faux transfuges nord-coréens") a mis en lumière le cas des faux réfugiés nord-coréens, Coréens de Chine se faisant passer pour des Nord-Coréens afin d'obtenir l'asile politique en Occident. Cet article met en lumière avec intérêt une exploitation du statut de demandeur d'asile par d'habiles escrocs. Il convient cependant de relativiser l'ampleur du phénomène, l'article comportant par ailleurs des inexactitudes sur la situation réelle des demandeurs d'asile en Occident qui ne touchent pas d'importantes allocations (en France, l'allocation de demandeur d'asile est inférieure au RSA...) et n'obtiennent pas davantage la nationalité du pays de résidence (en France : une carte de résident de dix ans en cas d'issue favorable de procédures durant des années). Ces révélations ont manifestement pour principale source le quotidien sud-coréen d'extrême-droite Chosun Ilbo, farouchement anticommuniste et antichinois : en cherchant à disqualifier l'ensemble des demandeurs d'asile nord-coréens en Occident comme de possibles faux réfugiés chinois, le Chosun Ilbo fait, une fois de plus, le jeu des services de renseignement sud-coréens (NIS), en incitant a contrario les Nord-Coréens à demander exclusivement l'asile politique en Corée du Sud sous le prétexte que les officiers d'immigration sud-coréens reconnaissent mieux les vrais Nord-Coréens - car une fois en Corée du Sud ils pourront être pleinement manipulés par le NIS pour mener des campagnes de diffamation contre la Corée du Nord, ou encore servir de briseurs de grève pour des salaires misérables, alors qu'en Occident ils ne se prêtent que rarement à la politique anti-RPDC des autorités conservatrices sud-coréennes.

Les importantes allocations financières que sont prêts à payer les gouvernements des pays occidentaux aux réfugiés de Corée du Nord ont attiré l'attention des filous en Chine.

Comme l’a communiqué le journal sud-coréen Chosun Ilbo, à Pékin sont apparues des "académies" spéciales, où l’on apprend aux Coréens vivant en Chine comment se faire passer pour "des transfuges de la Corée du Nord répressive" et ainsi recevoir le statut de réfugié, les allocations afférentes et une nationalité à l'Ouest.

Des experts ont confirmé au journal russe Russkaïa Gazetta que le problème des transfuges fictifs existe effectivement et a acquis des proportions importantes.

Comme l’a indiqué le Chosun Ilbo en se référant à ses sources à Pékin, dans le quartier où vit un nombre important de membres de la minorité coréenne ont été créés des "cours spéciaux" où on leur promet de les transformer en "réfugiés" de la République populaire démocratique de Corée. Les principaux clients sont naturellement des Coréens chinois, qui sont donc des citoyens chinois mais qui parlent couramment coréen avec un accent proche de celui des régions du nord de la RPDC. Dans ces "établissements d'enseignement" on aide les clients à inventer des histoires sur "leur vie et leur évasion" de la Corée du Nord, et on leur fournit même des documents confirmant les histoires inventées. Vivant dans le nord-est de la Chine les Chinois d'ethnie coréenne ont généralement le coréen comme langue maternelle, et leur dialecte est semblable à celui utilisé dans certaines régions de la RPDC. En outre ils connaissent bien qui se passe "au-delà de la frontière", ce qui leur permet de se faire passer pour des transfuges.

"Ce problème existe réellement. Auparavant on n'entendait pas parler de ces « académies spéciales », mais le fait que souvent des citoyens de la République populaire de Chine se fassent passer pour des transfuges est une vérité. Ce phénomène est particulièrement répandu dans les pays tiers, où les allocations pour les transfuges sont les plus élevées, et où le faible niveau de préparation des officiers des services d’immigration concernant la RPDC favorise la tricherie. Autant que je sache, selon les estimations de certaines organisations sociales, près de la moitié "des transfuges de la RPDC" à qui l'Australie a accordé le statut de réfugié sont en fait des membres de la minorité coréenne de Chine", a expliqué un expert occidental à Russkaïa Gazetta.

Ce dernier a ajouté que même les services secrets sud-coréens, qui beaucoup mieux que d’autres peuvent identifier les vrais Nord-Coréens, se trompent : "Au dire d'un des collaborateurs du contre-espionnage sud-coréen, ils admettent que 1 à 2 % des transfuges parvenus en Corée du Sud ne sont pas Nord-Coréens. Si tu vis dans un village chinois séparé par la rivière du village nord-coréen naturellement tu connais bien les détails de la vie des voisins, ce dont se servent certains filous".

Le problème est non seulement qu'à ce titre des Chinois ordinaires recherchant des allocations obtiennent le statut de réfugié, mais aussi que cela rend suspect les vrais fugitifs de la RPDC. "Souvent les personnes originaires de la République populaire démocratique de Corée s’enfuient sans avoir aucun document. En revanche ceux qui sortent des « cours spéciaux » en Chine, où les « professeurs » les ont approvisionnés en documents confirmant leur récit en possèdent. Il se trouve qu'au final on croit ces derniers, tandis que les vrais fugitifs doivent attendre longtemps la décision finale sur leur sort et sont constamment soupçonnés", a remarqué l’un des correspondants des médias sud-coréens, spécialiste des questions liées à la République populaire démocratique de Corée.

Traduction du russe : YB

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11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 17:53

Après la libération de la Corée de l'occupation japonaise, une partie des Coréens du Japon sont restés dans l'archipel où ils ont dû choisir - comme dans la péninsule coréenne - entre la République de Corée (du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). L'Association générale des résidents coréens du Japon (Chongryon) et l'Union des résidents coréens du Japon (Mindan) sont proches, respectivement, de Pyongyang et de Séoul. Alors que les deux organisations ont été en forte rivalité, le rapprochement intercoréen durant la décennie de la "politique du rayon de soleil" (1998-2008) a favorisé un dialogue entre les deux organisations, dont les dirigeants, Ha Byeong-ok (pour la Mindan) et So Man-sul (pour la Chongryon), ont signé un accord historique de réconciliation le 17 mai 2006. Si cet accord a ensuite été dénoncé par la Mindan, conduisant à la démission et à l'exclusion de Ha Byeong-ok, il n'en a pas moins marqué une étape historique dans la réconciliation des Coréens du Japon. Nous revenons ci-après sur la conclusion de l'accord du 17 mai 2006, à travers des images de l'agence Getty.

Ha Byeong-ok (à gauche) et So Man-sul (à droite). La conclusion de l'accord avait été rendue possible par l'accession de Ha Byeon-ok à la tête de Mindan en février 2006.

Ha Byeong-ok (à gauche) et So Man-sul (à droite). La conclusion de l'accord avait été rendue possible par l'accession de Ha Byeon-ok à la tête de Mindan en février 2006.

Il y a dix ans : l'éphémère réconciliation des Coréens du Japon
Il y a dix ans : l'éphémère réconciliation des Coréens du Japon
Il y a dix ans : l'éphémère réconciliation des Coréens du Japon
Il y a dix ans : l'éphémère réconciliation des Coréens du Japon
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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 15:21

Né le 5 novembre 1979 en Argentine, Leonardo Nam a émigré avec ses parents à Sydney à l'âge de 8 ans, acquérant la nationalité australienne. Tout en s'engageant des études d'architecture à New York où il débarque à l'âge de 19 ans, il parvient à réaliser son rêve d'enfant en engageant une carrière d'acteur à HB Studios. Par son parcours - parents coréens ayant émigré successivement dans plusieurs pays, et ayant lui-même quitté son pays d'adoption - il est représentatif de nombreuses célébrités de la diaspora coréenne. 

Leonardo Nam, un acteur coréen australien

Avec 41 films ou séries télévisées à son actif entre 2001 et début 2016, Leonardo Nam s'est affirmé comme l'un des acteurs australiens vivant aux Etats-Unis les plus en vue. Le rôle qui le révèle est celui de Roy dans The Perfect Score (en français Donald Reignoux dans Les Notes Parfaites), en 2004 : dans ce film américain de Brian Robbins, un groupe d'adolescents décide de voler les résultats de l'examen d'entrée à l'université. On le retrouve ensuite dans les deux opus d'un autre film pour adolescents Quatre filles et un jean, Leonardo Nam jouant un rôle majeur dans le deuxième volet, et dans Fast and Furious: Tokyo Drift de Justin Lin.

Revenant dans une interview sur la difficulté de faire une carrière d'acteur aux Etats-Unis quand on n'est pas blond aux yeux bleus, il a ouvert un site Internet où il parle de l'amour de Dieu... et des difficultés que rencontrent les femmes chinoises trentenaires et toujours seules. Pour cet acteur relativement discret sur sa vie privée, peut-être lèvera-t-il aussi un jour un coin du voile sur le fait qu'il n'est pas seulement asiatique, mais né de parents coréens ayant fui un pays alors pauvre et sous la férule d'un régime militaire... pour rejoindre l'Argentine des généraux, un peu moins dictatoriale et surtout plus riche que la Corée du Sud du général Park Chung-hee ?

Sources principales :

 

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 21:11

La Suisse est une destination particulièrement prisée des Coréens - pour ses paysages montagneux tout comme pour la discrétion de ses habitants. Dans ce contexte, la présence d'étudiants coréens en Suisse mérite d'être relevée : nous avons choisi, outre les familles des diplomates des deux Etats coréens, de mettre en exergue les coopérations universitaires entre la Suisse et la République de Corée (Corée du Sud).

Vue aérienne de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui accueille des étudiants coréens.

Vue aérienne de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui accueille des étudiants coréens.

Selon l'administration fédérale suisse, "la Corée du Sud est l’un des huit pays prioritaires pour la coopération bilatérale suisse en matière d’éducation, de recherche et d’innovation". Plusieurs accord bilatéraux ont ainsi été conclus en matière de formation et de coopération, un bureau scientifique et technologique étant implanté au sein de l'ambassade de Suisse à Séoul depuis 2012.

Alors que les réseaux d'anciens élèves occupent une place importante dans la vie sociale coréenne, toujours selon le gouvernement fédéral suisse,
"il existe en Corée du Sud des réseaux d’anciens étudiants de quatre hautes écoles suisses: Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), Institut international pour le développement du management de Lausanne (IMD) et Université de Saint-Gall" - ce qui témoigne que les coopérations universitaires ne se limitent pas aux études scientifiques.

Les programmes de bourses d'excellence fédérales bénéficient également à des étudiants coréens, trois bourses étant attribuées chaque année à des étudiants et des artistes sud-coréens. La présence d'une communauté artistique coréenne en Suisse constitue ainsi un point commun avec la France, destination particulièrement prisée des Coréens pour les études en beaux-arts et architecture.

Source :

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 22:58

Le terme de "diaspora coréenne" - que nous utilisons parfois nous-mêmes sur ce blog - a une très forte connotation européenne, rappelant la dispersion du peuple juif et tendant, par assimilation, à désigner de manière extensive toutes les populations d'une même origine ethnique vivant en dehors de leur foyer national. L'AAFC-Bourgogne s'est ainsi posée la question de savoir comment les Coréens se désignent eux-mêmes quand ils vivent à l'étranger, ayant quitté la péninsule coréenne.

Quand les Sud-Coréens partent à l'étranger, ils disent qu'ils vont "outre-mer" - la République de Corée apparaissant comme une île par rapport au reste du monde, faute de liaison terrestre avec le continent eurasiatique depuis que le trente-huitième parallèle est devenu une frontière infranchissable; L'expression "Coréens d'outre-mer" pour désigner les Coréens de l'étranger est ainsi assez proche de cette conception du monde.

Or c'est cette expression littérale de Coréens d'outre-mer qui est reprise par les Nord-Coréens pour désigner les Coréens vivant à l'étranger : au Nord, on parle ainsi de Coréens d'outre-mer ou haeoe gungmin (해외국민), le mot "gungmin" désignant les citoyens ressortissants d'une même nation. Au Sud, en revanche, on parlera de jaeoe gungmin (재외국민), ou littéralement les citoyens à l'étranger (Coréens à l'étranger).

D'autres expressions existent, comme gyopo (교포) pour désigner ceux qui séjournent à l'étranger - mais le terme a pris une connotation négative, car il tend à s'appliquer aux Coréens qui ont perdu leur culture coréenne (notamment l'usage de la langue). Plus neutre,
le mot dongpo (동포) désigne les personnes d'origine coréenne (c'est-à-dire dont les ancêtres sont coréens).

Principale source :

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