Connaissez-vous Wwoof ? Cet acronyme anglais - pour World Wide Opportunities on Organic Farms, ce qui signifie "opportunités internationales en fermes biologiques" - désigne une pratique née en Angleterre en 1971 mais arrivée en France seulement en 2007. Le "wwoofing" désigne aujourd'hui une pratique consistant à héberger des personnes du monde entier dans une ferme biologique, en contrepartie d'un travail sur l'exploitation, qui ne doit pas se substituer à un travail salarié mais permettre aux wwoofers de découvrir des formes d'agriculture alternative et d'acquérir des savoir-faire. Dans son édition du dimanche 26 août 2012, le quotidien Le Bien public a présenté Suna, Coréenne venue au Gaec Le Jointout à Torpes, dans la Bresse.
Rencontrée par Benoît Montaggioni du Bien Public, Suna explique en français : "Moi, j'ai grandi en ville, à Séoul, loin de la nature. J'avais envie de participer à la vie de la ferme, de découvrir la bergerie".
Au cours de son séjour de trois mois en Bresse, Suna a choisi, 4 heures par jour et 5 jours par semaine, de procéder à des travaux de désherbage des champs, d'arrosage des légumes, d'aide à semer les salades ou à nourrir les brebis. En partageant aussi les repas des paysans et en leur faisant découvrir la cuisine coréenne, et tout en sillonnant la Bresse à vélo, elle dispose d'un échange international d'expériences unique, au sein d'une exploitation qui accueille des wwoofers pour la première fois cet été.
Avant Suna, d'autres wwoofers accueillis au Gaec Le Jointout venaient de Hong-Kong, d'Haïti, d'Allemagne et des Etats-Unis, et d'autres devaient venir prochainement du Danemark. Lui-même parti auparavant en Nouvelle-Zélande, Yann Lagouge explique : "On ne les accueille pas pour les faire travailler mais d'abord pour échanger avec de nouvelles cultures. Quand on est agriculteur on n'a pas tellement l'occasion de prendre des vacances, les "wwoofers" nous permettent de faire de nouvelles rencontres, de partager".
La découverte d'une exploitation et d'une culture est aussi celle d'un pays, et Yann Lagouge met ainsi à disposition des jeunes qu'il héberge des vélos et, pour ceux qui souhaitent aller plus loin, une voiture.
Pour sa part, Suna aimerait travailler plus tard dans l'agriculture, mais aussi découvrir la Nouvelle-Zélande où est allé Yann Lagouge. L'échange n'est donc pas seulement biculturel, mais permet bien de tisser un réseau plus large de relations.
Source : Benoît Montaggioni, "Faire le tour du monde des fermes bio grâce au Wwoofing", article paru dans le Bien Public le 26 août 2012 (dont photo).
Plus d'informations sur le site de WWOOF France.