Dans sa couverture de la coupe du monde 2010 de football en Afrique du Sud, Le Bien Public, quotidien régional de la Côte d'Or, interroge tous les jours un supporter de chacune des équipes sélectionnées pour la phase finale de la compétition. Dans l'édition du 5 juin 2010, Jean-Yves Rouillé rend compte de son entretien avec Benoît Quennedey, président du comité régional Bourgogne de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC). Nous reproduisons ci-après l'article du Bien Public.
Le nord, l’autre Corée
Président du comité régional de l’association visant à la réunification des deux Corée [ NdR : l'Association d'amitié franco-coréenne], Benoît Quennedey, Dijonnais bon teint installé à Paris, est un fin connaisseur de ce pays double.
Le passé de la Corée du Nord en coupe du monde est tout aussi concis que détonnant. Pour son unique participation en 1966, les « Chollimas » avaient atteint les quarts de finale de la compétition après avoir réussi l’exploit de battre l’Italie (1-0) grâce à un but de Pak Du Ik, élevé depuis au rang de héros national.
En 1966, Benoît Quennedey n’était pas né, mais cela ne l’a pas empêché de se pencher, trois décennies plus tard, sur ce pays fermé à double tour depuis les années 1950. « Tout est parti du temps où j’étais à Sciences Po. Un professeur m’a demandé de travailler sur la réunification des deux Corée », raconte-t-il.
Cela était une sorte de révélateur pour le jeune homme, aujourd’hui âgé de 34 ans. Il se penchait de très près à la destinée de ce pays coupé en deux et plus particulièrement à sa face nord. Bientôt membre de l’association pour la réunification de deux Corée, il se rendait à trois reprises en Corée du Nord (2005, 2006, 2008) afin de se rendre compte par lui-même de l’état du pays, comprendre et éviter quelques idées reçues. Un proverbe coréen dit : “ Mieux vaut voir une fois que d’entendre cent fois.” Benoît l’appliquait au mot près, ce qui lui permet d’avoir une vision très aiguisée de la situation.
Fiers de la mère patrie
Sur la qualification en Afrique du sud, il explique ainsi : « Tout ce qui concerne le sport a une place très importante dans le pays. L’idée est de montrer qu’il y a autre chose que la politique en Corée du Nord. » Il rajoute : « C’est assez étonnant, ils (les dirigeants coréens) sont restés centrés sur un angle sportif et se sont montrés discrets. » Bien loin de la propagande imaginée.
Sur le terrain, les Nord-Coréens marcheront derrière la star Jong Tae Se qui évolue au Kawasaki Frontale au Japon. Né au Japon dans la communauté nord-coréenne bien présente, il a choisi de jouer pour son pays d’origine. « Lui comme les autres sont très fiers de la mère patrie », souligne-t-il encore.
La sélection, s’il sait qu’elle est tombée dans le groupe de la mort, jouera crânement sa chance. « La Corée du Nord possède un excellent jeu défensif, une grande maîtrise collective », avance-t-il.
Aux manettes, on retrouve Kim Jong Hun, qui s’est fendu d’un commentaire un poil provocateur et ambitieux. « L’idée d’atteindre les 8 e de finales est un objectif réaliste », aurait-il ainsi déclaré.
Un challenge que tout un peuple, même s’il sera sans doute privé de retransmission télévisée, espère voir se réaliser.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le blog du comité régional de l’AAFC présidé par Benoît Quennedey : http://aafc-bourgogne.over-blog.org
Source : Le Bien Public
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