Créé en 1986 à l'initiative de Janine Bazin, le festival international de cinéma EntreVues Belfort promeut le jeune cinéma indépendant en ayant aidé au lancement de jeunes cinéastes français et étrangers, primés lors de la compétition internationale qui distingue les fictions, les documentaires, les longs et les courts métrages. Les organisateurs fournissent des aides post-productions. Les rétrospectives mettent par ailleurs en valeur des auteurs reconnus. Pour la trentième édition, du 28 novembre au 6 décembre 2015, un des réalisateurs sud-coréens les plus connus, Bong Joon-ho, occupe le haut de l'affiche.
Pour la première fois en France, une intégrale sera consacrée à Bong Joon-ho, dans le cadre du festival international de cinéma de Belfort, avec onze films réalisés entre 1994 et 2013, depuis le court métrage White Man (18 minutes) jusqu'à Snowpiercer, Le transperceneige. Les 30e EntreVues seront notamment l'occasion de découvrir son premier long métrage (2000), Barking Dogs Never Bite, jamais diffusé en salles en France.
Après le captivant Memories of Murder (2003), plongée dans les tréfonds de la police coréenne, Bong Joon-ho est aussi l'auteur du magistral thriller fantastique The Host - dans lequel une créature monstrueuse naît de l'incurie de l'armée américaine, qui a rejeté des produits toxiques dans le fleuve Han qui traverse Séoul.
Auteur du catalogue de la rétrospective, Jean-Sébastien Chauvin souligne la virtuosité de Bong Joon-ho à traiter les différents genres :
Dès Memories of Murder, Bong Joon-ho va se servir des genres populaires comme d’un écrin à l’intérieur duquel il laissera libre cours à ses obsessions. Ainsi le burlesque, le thriller, le mélodrame, la science-fiction ou le film de monstres permettent au cinéaste de renouer avec les plaisirs primitifs du spectacle qui assureront systématiquement à ses films d’immenses succès au box-office sud-coréen. Le goût du sang et de la cruauté, la sentimentalité, le sens de la justice et du décorum, le plaisir du burlesque, du rire physique, brutal et grossier (autant d’archétypes de satisfaction des premiers spectateurs de cinéma définis par le critique d’art Erwin Panovsky), on les retrouve en effet dans la plupart de ses films, qui partagent avec ceux de Steven Spielberg (auquel on songe dans The Host) une manière innée de communiquer avec le public.
http://www.festival-entrevues.com/fr/retrospectives/2015/integrale-bong-joon-ho
Principale source :
Première intégrale en France des films du jeune virtuose sud-coréen, de son tout premier court métrage, White Man (1994) au blockbuster international Snowpiercer (2013).
http://www.festival-entrevues.com/fr/retrospectives/2015/integrale-bong-joon-ho