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Comité Bourgogne-Franche-Comté

Disparition de Li Min, ancienne vétéran de la lutte anti-japonaise en Mandchourie

Née en 1924 dans une famille de patriotes coréens originaire du nord de la péninsule, dans le comté de Luobei de la province du Heilongjiang, Li Min est décédée le 21 juillet 2018. Elle avait été l'une des plus jeunes femmes engagées dans la lutte anti-japonaise en Mandchourie, et son combat a été emblématique de la résistance contre l'impérialisme nippon en Chine du Nord-Est : les Coréens y ont occupé une place prééminente, dans l'unité d'action avec les communistes chinois, et leurs rangs ont été renforcés par de très jeunes hommes et femmes, dont l'ardeur patriotique a été stimulée par l'exemple du sacrifice de résistants dans leur propre famille. 

Li Min, lors de l'inauguration d'une exposition sur le rôle des femmes dans la lutte anti-japonaise, à l'occasion du 70e anniversaire de la victoire alliée (Pékin, août 1945)

Li Min, lors de l'inauguration d'une exposition sur le rôle des femmes dans la lutte anti-japonaise, à l'occasion du 70e anniversaire de la victoire alliée (Pékin, août 1945)

Li Shiyuan, le père de Li Min (de son nom chinois, les Coréens établis en Chine ayant aussi des nom et prénom chinois, notamment pour l'état-civil national), est mort en 1938 alors qu'il combattait dans les rangs de la guérilla antijaponaise, qu'il avait rejointe au début des années 1920 : il dirigeait alors la logistique de la première division de la sixième armée anti-japonaise. Le frère de Li Min, Li Yunfeng, commissaire politique de l'armée anti-japonaise, est mort pour la patrie en 1942. 

En 1933, alors que les résistants devaient se disperser, la jeune Li Min a ému toutes et tous en entonnant un des chants nationaux de la résistance, "Mère, ne pleure pas". C'est en 1936 qu'elle demande à rejoindre les rangs de la guérilla, seulement âgée de 12 ans (13 ans suivant le décompte de l'âge en Corée) - essuyant d'abord un refus du chef militaire, remplacé par un autre homme qui accepte sa demande.

Bravant le froid, la famine et la maladie, qui ont décimé les rangs de la résistance et dont elle a raconté les indicibles souffrances, Li Min a participé, à la tête des autres femmes soldats de son unité, à plus de 100 batailles ou opérations, dont la plus célèbre a porté, durant l'hiver 1938, sur une usine de vêtements et un hôpital qui étaient aux mains des Japonais. 

Lorsque les troupes ont dû se replier en Union soviétique, où elles ont reçu des armes et surtout une formation complète aux techniques de la guérilla, Li Min s'est spécialisée dans les méthodes de reconnaissance, de communication et de liaison - devenant également parachutiste. 


Après la guerre, Li Min s'est beaucoup investie pour honorer la mémoire de ses camarades morts au combat - elle a fait ériger de nombreuses stèles en leur honneur dans les forêts des montagnes où ils ont combattu. Elle s'est également engagée - avec succès - pour que les manuels scolaires mentionnent désormais les "quatorze [et non plus huit] années de la guerre anti-japonaise" (à compter de l'incident de Moukden, appelé aussi incident de Mandchourie et incident du 9.18, le 18 septembre 1931), dans le mouvement plus global de la lutte antifasciste. En particulier, elle a tenu à identifier et à localiser par des stèles

Elle a par ailleurs été vice-présidente de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) de la province du Heilongjiang.

Après la disparition de Li Min, l'hommage qu'a rendu le Maréchal Kim Jong-un à l'un des symbole des luttes menées en commun entre Chinois et Coréens (de la guerre anti-japonaise en Mandchourie aux combats de la guerre de Corée) a figuré en une des médias nord-coréens.

Sources : 

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