Né à Lormes, Jean-Michel Grandjean, du groupe "Service Public", est le plus célèbre Nivernais en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord)... après François Mitterrand, bien sûr, mais l'ancien Président de la République française, né à Jarnac en Charente, était un Nivernais d'adoption. Jean-Michel Grandjean, qui se produit régulièrement à la fête annuelle de l'amitié franco-coréenne organisée par l'AAFC à Champlan, a en effet été lauréat du festival de printemps 2006, organisé à la mi-avril en RPD de Corée, et est passé plusieurs fois à la télévision nord-coréenne. Nous reproduisons ci-après un article d'Ariane Bouhours, paru dans l'édition du 27 avril 2005 du Journal du Centre, repris sur le site de l'association d'amitié belgo-coréenne "Korea-is-one", après le premier voyage en RPD de Corée du chanteur bourguignon.
« Pyongyang restera mon plus beau voyage », confie, à 55 ans, le chanteur lormois Jean-Michel Grandjean, de retour d’un séjour de onze jours en Corée du Nord. Un pays où on n’entre pas, habituellement, facilement...
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Jean-Michel Granjean au pied de la statue de Kim Il Sung. A gauche, sa charmante interprète Eun Byeul et, à droite, Goss Sung Ryong, l’acteur le plus populaire de Corée du Nord. (Photo Jean-Michel Grandjean)
Le Nivernais vient de participer au Festival de l’amitié et du soleil. Il y avait été invité par un diplomate coréen qui l’avait remarqué au festival d’Antony hebdo (journal communiste), à Paris. « J’étais le seul Français parmi les représentants de 87 pays », souligne-t-il. « C’était d’ailleurs la première fois qu’un Français participait à la manifestation, depuis sa création, en 1982. »
Ce festival nord-coréen coïncide avec la date de naissance de Kim Il Sung (15 avril), qui a dirigé le pays, à la création de la République, un régime socialiste inspiré du modèle soviétique, de 1948 à 1994. « Kim Il Sung est considéré là-bas comme un dieu. Il est omniprésent. Les Coréens sont même persuadés qu’il est un exemple dans le monde entier. »
A Pyongyang, Jean-Michel Grandjean s’est produit quatre soirs, aux côtés d’autres artistes, originaires de toute l’Asie, d’Europe (Grèce, Italie, Suède, Espagne), de Russie... dans de grands théâtres d’une capacité de 3.000 personnes. Il a notamment interprêté un des titres phares de son groupe, Service public, Fulgence Bienvenue, mais aussi une chanson révolutionnaire coréenne, phonétiquement. « Ca m’a rendu populaire. Je suis passé trois fois à la télévision et une fois à la radio nationale. Après, les gens m’interpellaient dans la rue. »
Sur une autre planète
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Lormois a découvert l’Orchestre philarmonique de Corée du Nord, dont la musique l’a beaucoup ému. Autre moment fort : la fête du 15 avril sur la place portant le nom de l’ancien dirigeant, avec un bal qui a attiré la foule... Laquelle s’est dispersée rapidement, sans débordement, dès 21h30. « J’y ai appris des danses coréennes, j’avais l’impression d’être dans un autre monde, sur une autre planète. Les Coréens sont habitués à des chansons interprétées avec des voix fortes, de baryton, soprano... Tout est solennel, classique. Avec mon style folk, j’ai détonné. Les concerts comportaient surtout de la musique et des danses classique, ainsi que des airs traditionnels. Mais aucune variété. »
Au cours de son séjour, il a visité, toujours accompagné d’Eun Byeul, son interprète, la place de Kim Il Sung, au milieu de laquelle trône une immense statue du dirigeant, son mausolée, sa maison natale (« Les gens font la queue pour la visiter »), le musée de la révolution, le palais des enfants, un conservatoire dans lequel il a découvert le travail studieux des enfants. Il a croisé, dans la rue, des écoliers. « Ils ne sont pas habitués à voir des étrangers et sont très timides, craintifs. »
L’artiste, conducteur du métro parisien dans la vie, a aussi pu découvrir les profondeurs de la capitale. « Ce n’était pas prévu, mais ils ont accepté ma demande. Le métro est fait exactement comme celui de Moscou. Certains stations sont ornées de grandes fresques sur lesquelles est représenté Kim Il Sung. »
Nouveau séjour en 2006
De ce pays, qui n’est pas ouvert aux touristes et dont il n’a découvert que certains aspects, il a ramené de nombreuses prises de vue. Pour vaincre certains clichés : « Les Coréens sont très hospitaliers. Ce sont des gens d’une grande simplicité. Et ils adorent la France. » Les responsables du festival lui ont demandé de revenir l’an prochain, comme chef de délégation cette fois, avec des concertistes et des artistes lyriques français. Le chanteur a déjà accepté l’invitation.
Consulter le blog de Jean-Michel Grandjean