Né en Corée du Sud, mais ayant grandi à Givry en Saône-et-Loire après avoir été adopté par une famille française, le photojournaliste Olivier Voisin est décédé le 24 février 2013, à Istanbul en Turquie. Mort à l'hôpital, il avait été grièvement blessé trois jours plus tôt, le 21 février, en Syrie, où il suivait un groupe armé d'opposition. L'AAFC-Bourgogne présente ses condoléances à sa famille et à ses proches. Elle retrace un portrait de cet enfant de Givry, publié dans l'édition du mercredi 27 février 2013 du quotidien régional Le Bien Public. Ses obsèques ont eu lieu à Givry ce 4 mars 2013.
Né le 1er mars 1974 en Corée du Sud, Olivier Voisin avait été adopté en novembre 1977 par un couple d'habitants de Givry, Jean-Claude et Nicole Voisin. Collégien à Givry, puis lycéen à Chalon-sur-Saône, il voulait initialement être pilote d'avion, mais ses problèmes de vue ne lui avaient pas permis de concrétiser ce rêve. Doué pour le dessin - il avait reçu un prix au festival d'Angoulême quand il était au collège - il s'était tourné vers le photojournalisme après avoir suivi des études d'ingénieur. Selon Nicole Voisin, "son idéal était de montrer au monde entier la misère des pays en guerre, et l'injustice pour les populations qui la subissent".
En quelques années, il avait ainsi travaillé pour de nombreux titres français et étrangers - Le Monde, Libération, L'Express, Télérama, The Guardian, L'Orient Le Jour... - sur les différents continents, en Afrique (Kenya, Libye, Somalie...), en Amérique (Brésil, Etats-Unis, Haïti) et dernièrement en Syrie. Olivier Voisin avait choisi un métier passionnant mais dangereux, et sa propre famille bouguignonne ne savait pas où il se trouvait quand elle a reçu la terrible nouvelle qu'il avait été grièvement blessé en Syrie, à la tête et au bras droit, par des éclats d'obus, alors qu'il couvrait les opérations d'une katiba (groupe armé d'opposition) dans la région d'Idlib, au Nord du pays. Transféré en Turquie, à l'hôpital international d'Antakya puis à Istanbul, il est décédé dans la nuit du 23 au 24 février 2013, malgré une intervention chirurgicale. Son état n'avait pas permis son rapatriement.
Aux Etats-Unis, Olivier Voisin avait retrouvé sa mère biologique, qui avait choisi de s'installer au Nord du continent américain.
Plusieurs autres journalistes ont été tués en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011 : parmi les Français, Gilles Jacquier, disparu le 11 janvier 2012, était grand reporter à France 2 ; Rémy Ochlik (mort le 22 février 2012) était photographe et co-fondateur de l'agence IP3 Press ; le 17 janvier 2013, disparaissait Yves Debay, de la revue Assaut.
Source : Christophe Roulliaud (avec l'AFP), "Olivier Voisin, enfant de givry", article paru dans Le Bien Public, 27 février 2013, p. 15 (cahier région).