Le 3 février 2015, Benoît Quennedey, président du comité régional Bourgogne de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), a donné une conférence à l'hôtel Ibis Arquebuse de Dijon sur la société et culture de la Corée vues par les Occidentaux, à l'invitation de l’Association des passionnés de l’écriture, du livre et de la lecture (L'Apelle), présidée par Mme Françoise Collin, à l'initiative notamment d'une adhérente du comité régional Bourgogne de l'AAFC. La conversation, très riche, s'est poursuivie autour du cocktail de L'Apelle puis d'un dîner. Nous publions ci-après un résumé de son intervention.
Quelques éléments de repère historiques, géographiques et culturels : les spécificités de la Corée en Asie du Nord-Est
Située à l'extrémité du continent eurasiatique, bordée au Nord par la Chine et la Russie, montagneuse et dotée d'un climat continental, la péninsule coréenne couvre 223 000 km2 - soit moins de la moitié de la superficie de la France - mais est très densément peuplée, abritant aujourd'hui 75 millions d'habitants, dont les deux tiers dans les riches plaines fertiles du Sud, et un tiers au Nord.
Selon la légende, la Corée a été fondée par Tangun, le 3 octobre de l'an 2333 avant notre ère. Fils du dieu du ciel Hwanin, Hwanung régnait sur l'Etat de Shinshi. Un tigre et un ours prièrent Hwanung de leur donner forme humaine. Ce dernier les mit à l'épreuve de rester dans une grotte, hors de la lumière, pendant 100 jours, en ne se nourrissant que de vingt gousses d'ail et d'un bouquet d'armoise. Si le tigre abandonna au bout de 20 jours, l'ours surmonta l'épreuve et devint une femme qui épousa Hwanung : de leur union naquit Tangun. Cette légende des origines a imprégné le vieux fonds chamaniste de la Corée, toujours présent (les montagnes sont sacrées, d'abord le Mont Paektu, point culminant à la frontière sino-coréenne, où serait née la Corée), avant l'arrivée du bouddhisme et du confucianisme au quatrième siècle de notre ère. Introduit au dix-neuvième siècle via la Chine, le christianisme est aujourd'hui très présent, étant devenu la religion d'un tiers des Coréens - faisant ainsi de la Corée du Sud le pays le plus christianisé d'Asie après les Philippines.
Historiquement, la Corée a connu très tôt une forme étatique - dès l'époque du Koguryo, il y a plus de 2000 ans, une unité nationale étant réalisée dès le septième siècle de notre ère, sous les dynasties Silla (668-918), Koryo (918-1392) et Choseon (1392-1910). C'est une souverain de la dynastie Choseon qui, au quinzième siècle, a doté la Corée d'un alphabet qui lui est propre. Les Coréens sont également à l'origine de plusieurs inventions majeures, comme l'imprimerie à caractères mobiles.
Longtemps dans une relation de suzerain à vassal avec la Chine, la Corée, soumise aux invasions étrangères doit céder face au Japon : l'annexion pure et simple de la Corée par l'empire nippon entre 1910 et 1945 entraîne un mouvement de résistance. La capitulation japonaise et la libération en 1945 ne sont cependant pas synonymes de restauration de l'unité nationale, la délimitation entre les zones américaine et soviétique devenant une frontière, le long du 38e parallèle, de part et d'autre de laquelle se mettent en place deux Etats en 1948 : la République de Corée (au Sud), puis la République populaire démocratique de Corée (au Nord), dirigée par un ancien résistant à l'occupation japonaise, le Président Kim Il-sung. La guerre de Corée, entre 1950 et 1953, cause près de 3 millions de morts et consacre la division, avec l'intervention de troupes étrangères (des Nations Unies sous commandement américain au Sud, chinoises au Nord).
Choisissant une forme d'économie libérale, dirigée par le très autoritaire Syngman Rhee jusqu'à la révolution de 1960, la Corée du Sud connaît une brève expérience démocratique, jusqu'au coup d'Etat militaire de 1961 qui consacre le général Park Chung-hee comme le nouvel homme fort, jusqu'à son assassinat par son chef des services de renseignement en 1979. Trois militaires se succèdent au pouvoir, avec les généraux Chun Doo-hwan (jusqu'en 1988) et Roh Tae-woo (1988-1993). La résistance démocratique, fortement impulsée par les mouvements étudiants, permet en 1987 le rétablissement de l'élection du Président de la République au suffrage universel direct : à un civil, Kim Young-sam (1993-1998) succède le premier président issu des rangs de l'opposition, Kim Dae-jung (1998-2003). Un autre démocrate, Roh Moo-hyun, dirige le pays entre 2003 et 2008. Les conservateurs sont ensuite revenus au pouvoir, avec Lee Myung-bak (2008-2013) et Mme Park Geun-hye, fille du général Park Chung-hee, depuis 2013. Membre du G20, ayant les Jeux olympiques en 1988 et co-organisé la Coupe du monde de football en 2002 où elle a accédé en demi-finales de la compétition, la Corée du Sud a réussi l'exploit de rejoindre le niveau de vie des pays occidentaux, alors qu'il était encore comparable à celui du Cameroun en 1970.
Au Nord, où s'est mis en place un régime de démocratie populaire proche de l'URSS et de la Chine populaire, le pouvoir du Président Kim Il-sung a été transmis à son fils, Kim Jong-il (1994-2011) puis à son petit-fils, Kim Jong-un (depuis 2011). Enregistrant des taux de croissance très élevés, vue alors comme un des tigres économiques les plus dynamiques d'Asie, le Nord, plus industrialisé et mieux doté en ressources naturelles que le Sud, reste plus prospère que ce dernier jusqu'au milieu des années 1970. En 1966, sa victoire contre l'Italie à la Coupe du monde de football, sport très populaire dans les deux parties de la péninsule, en fait le premier pays asiatique à accéder en phase finale de la compétition. Puis la Corée du Nord connaît une grave pénurie alimentaire dans les années 1990, suite à la disparition de l'Union soviétique et des démocraties populaires d'Europe de l'Est et de catastrophes climatiques à répétition. Relativement isolé sur la scène international, il se dote de l'arme nucléaire et développe un programme balistique pour assurer son autodéfense, ce qui entraîne la mise en oeuvre d'un sévère régime de sanctions internationales à l'initiative des Etats-Unis et de leurs alliés.
Ce rappel du panorama historique permet d'identifier quelques traits culturels propres à la Corée : le culte des fondateurs y est profondément ancré et s'appuie sur le respect fondamental de la famille - comme au Japon du reste, où l'empereur n'a pas été déposé en 1945, et à l'image de la Chine, où la figure du Président Mao reste très présente. Alors que la Corée reste un pays divisé en deux Etats, chacun de ses dirigeants suprêmes, au Nord comme au Sud, est aujourd'hui l'enfant d'un ancien dirigeant. De leur histoire partagée les Coréens tirent des combats communs, malgré les oppositions politiques, notamment en ce qui concerne les contentieux territoriaux avec le Japon ou la demande de reconnaissance des crimes commis par l'armée japonaise à l'encontre des anciennes "femmes de réconfort", esclaves sexuelles de l'armée impériale nippone pendant la Seconde guerre mondiale. Les Coréens possèdent ainsi une histoire, une langue et une culture propres, prenant appui sur une unité nationale ancienne, qui les distingue fondamentalement des Japonais et des Chinois.
Une société empreinte de confucianisme
Sans être une religion, le confucianisme se caractère par un ensemble de traits culturels toujours très présents, tant au Nord qu'au Sud de la péninsule.
Cinq relations fondamentales caractérisent l'homme confucéen : le respect du sujet pour le souverain, le respect de la femme pour le mari, celui des enfants pour les parents, le respect du cadet pour l'aîné et la loyauté entre amis. Dans une société aussi hiérarchisée, le christianisme a été perçu comme une religion égalitariste, et à ses origines très fortement combattu par la monarchie coréenne.
Avec le Japon, la Corée est le pays le plus confucéen d'Asie - et malgré des différences historiques anciennes les deux pays présentent des traits communs. Le peuplement de l'archipel nippon est vraisemblablement venu de la Corée, et les grammaires des deux langues sont proches - en particulier, les terminaisons qui expriment les positionnements de chaque individu (niveaux de langue très poli, poli et ordinaire, basés avant tout sur l'âge de chaque interlocuteur).
Les cinq relations fondamentales conduisent ce que l'individu s'inscrive dans un ensemble de relations interpersonnelles, avec des liens professionnels, de voisinage et de famille au sens large. L'individu n'existe que comme membre de diverses communautés, le primat du collectif étant très étranger à notre tradition judéo-chrétienne : ainsi, si par exemple le rejet de la peine de mort peut s'appuyer, en Occident, sur le principe de rachat pour tout individu, en Corée il est plus volontiers considéré qu'une personne dangereuse pour le groupe doit disparaître, pour ne pas mettre en danger le groupe lui-même. Il résulte également de l'insertion de l'individu dans un réseau de relations sociales, familiales, universitaires, professionnelles et géographiques, un poids important du régionalisme. Ainsi, la région du Cheolla, au Sud-Ouest, tenue à l'écart de l'industrialisation sud-coréenne, est devenue - et demeure - le foyer des partis de sensibilité démocrate.
Dans la société coréenne, chacun est à sa place. Dans une conversation ou une réunion, c'est le plus âgé qui lance et dirige la discussion. Ce trait s'entend également des relations intercoréennes : lors du premier sommet intercoréen, en juin 2000, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il a exprimé de la déférence vis-à-vis du président sud-coréen Kim Dae-jung, plus âgé que lui.
Une des idées les plus répandues sur l'Asie en général, et la Corée en particulier, est l'importance de ne pas faire perdre la face à son interlocuteur. Les opinions des Asiatiques seraient de surcroît difficiles à discerner, le faisant apparaître comme mystérieux et énigmatique. De fait, placer son interlocuteur dans l'embarras est perçu comme gravement inconvenant. Mais les sentiments des Coréens sont aisément perceptibles pour qui sait observer, même s'ils ne s'exprimeront pas nécessairement de la même manière que pour un Occidental et viseront à éviter les situations de conflit. La recherche du consensus, le souci d'éviter de faire étalage de ses divisions (notamment lors des négociations, qu'elles soient politiques ou commerciales) et le respect du chef de délégation, qui dispose d'une autorité naturelle, sont des traits bien plus profondément ancrés dans la mentalité coréenne que dans celle occidentale.
Plusieurs comportements sont attendus des Coréens lors de rencontres : l'inclination du buste (attention, on ne claque pas la bise, surtout à une femme !), d'autant plus marquée que son interlocuteur est plus âgé et plus puissant ; l'échange de cartes de visite, pour pouvoir se situer ; des questions récurrentes sur l'âge (il faut bien pouvoir se situer !) et la situation familiale - le célibat étant encore vu comme une anomalie, et la personne non mariée étant considérée comme toujours un enfant. Enfin, le plus jeune sert à boire au plus âgé, en tenant son bras ou en défaut en approchant son autre bras du buste, en signe d'humilité. Le plus jeune détournera la tête lorsqu'il videra son verre, évitant de dévisager l'aîné.
Pays le plus connecté à Internet au monde (au Sud, mais la passion de l'informatique et des nouvelles technologies est un trait commun des Nord-Coréens et des Sud-Coréens), la Corée est enfin une société qui accorde une importance très forte à l'éducation. En Corée du Sud, il n'est pas rare que les dépenses d'éducation représentent jusqu'à 10 % des dépenses du ménage. Dans des sociétés qui valorisent la réussite de l'enfant, la diminution du taux de natalité expose toutefois fortement la Corée du Sud à un grand risque de vieillissement démographique, puisqu'on ne compte plus que 1,2 enfant par femme en moyenne.
De quelques lieux communs sur les deux Corée
Tout d'abord, il est courant d'entendre dire que les deux Corée, depuis leur division il y a plus de deux générations, ne se comprendraient plus et ne partageraient plus grand chose de commun. Pourtant, la présence des mêmes traits culturels saute aux yeux des étrangers - les traits typiquement coréens décrits plus haut étant toutefois peut-être encore plus marqués au Nord, où les interactions avec les étrangers sont moins nombreuses. Le Sud marque, il est vrai, un intérêt appuyé pour l'Occident : les étudiants sud-coréens à l'étranger constituent la troisième plus importante communauté étudiante en dehors des frontières du pays, après la Chine et l'Inde, bien plus peuplées. La maîtrise de l'anglais est un facteur de réussite sociale et d'ouverture internationale. Il en résulte une certaine occidentalisation des manières en Corée du Sud, ainsi qu'une fréquence des mariages mixtes, encore vus difficilement dans la société coréenne traditionnelle, et mieux acceptés avec les populations européennes que celles des pays en développement.
Les Coréens du Nord et du Sud partagent la même histoire, la même culture et la même langue. Si le coréen du Sud comprend nombre de termes techniques anglais (au point qu'on a pu parler de konglish), les mêmes mots techniques proviennent souvent, au Nord, du russe, également une langue européenne, et sont parfois étonnamment proches, alors que les origines chinoises du lexique se retrouvent dans environ la moitié du vocabulaire coréen. Les quelques différences de prononciation, notamment à l'initiale des mots, traduisent des différences d'accent (femme se dit ainsi "nioja" au Nord et "ioja" au Sud, travail "rodong" au Nord et "nodong" au Sud), et n'entraînent aucune difficulté d'intercompréhension entre Coréens du Sud et du Nord. Certes, les différences de système politique se retrouvent toutefois dans le lexique, y compris le nom du pays : Corée se dit "Choseon" au Nord (du nom de la dernière dynastie royale) et "Hanguk" au Sud... mais "notre pays" quand les Coréens du Nord et du Sud se rencontrent entre eux.
Ce sont ces similtudes qui ont impulsé le mouvement pour la réunification, engagé depuis 1972 avec la première déclaration conjointe Nord-Sud, qui s'est accéléré après la fin de la guerre froide et l'entrée des deux Corée aux Nations Unies. L'alternance politique au Sud a favorisé un rapprochement intercoréen pendant une décennie (1998-2008), marquée par deux déclarations historiques conjointes le 15 juin 2000 et le 4 octobre 2007 lors de sommets qui se sont tenus à Pyongyang, la capitale du Nord. De chaque côté, favoriser la réunification est le discours officiel, qui s'est traduit par des courants nouveaux d'échanges économiques, culturels et humains, toutefois mis à mal après le retour au pouvoir à Séoul des conservateurs sud-coréens en 2008.
Si l'on considère à présent chacun des deux Etats coréens, la République populaire démocratique de Corée, ou Corée du Nord, est le pays de tous les clichés, de toutes les rumeurs, souvent réduite à l'idée qu'il s'agirait de "la dernière dictature stalinienne au monde". Certes, la Corée du Nord présente des traits institutionnels, politiques et économiques, qui témoignent de l'influence qu'a jouée l'URSS, mais aussi la République populaire de Chine. Toutefois, comme pour tout régime, il faut s'interroger sur sa légitimité historique : comme en Chine et au Vietnam, le nouvel Etat est issu des luttes de libération nationale, et les réformes mises en place en 1946 (nationalisation des moyens de production, égalité hommes-femmes, redistribution des terres) s'inspirent déjà des mesures mises en place par la guérilla de Kim Il-sung, dès la fin des années 1930, repliée dans les zones des provinces chinoises de Mandchourie où elle s'était libérée de l'occupation japonaise.
Si les dirigeants nord-coréens ont ensuite exprimé leur refus du "révisionnisme khrouchtchévien", ils ont surtout recherché une indépendance et un équilibre vis-à-vis de leurs deux grands voisins chinois et soviétique. Le développement d'une idéologie propre, issue du marxisme et s'en distinguant, les idées du juche, traduit, comme en Chine et au Vietnam, une composante nationale (sinon nationaliste) d'autant plus marquée dans le cas coréen que le pays reste divisé. La réunification reste la grande cause nationale. Déjouant enfin les pronostics des augures quant à son effondrement imminent après la disparition de l'URSS, la Corée du Nord a su retrouver le chemin de la croissance économique après 1999 et s'est engagé dans des réformes favorisant l'autonomie des entreprises et l'accueil des investissements étrangers.
S'agissant des Sud-Coréens, il est commun de les entendre considérés comme étant "les Américains de l'Asie". Certes, l'occupation américaine, plus marquée au Sud que celle soviétique au Nord ainsi que l'a montré l'historien américain Charles K. Armstrong, se prolonge par la présence aujourd'hui de plus de 28 000 GI's américains, traduisant la position stratégique de la péninsule coréenne, élément clé du dispositif de défense américain en Asie. Dès 1945, les Américains ont fortement encouragé la religion chrétienne (et particulièrement le protestantisme) comme vecteur d'occidentalisation, mais sans toutefois éliminer les influences antérieures, toujours présentes. Le rapport des Sud-Coréens aux Etats-Unis est empreint de fascination (la chirurgie esthétique, qui fait fureur, favorise les critères physiques tendant à ressembler aux Occidentaux, et c'est aux Etats-Unis que les familles les plus aisées envoient leurs enfants étudier, la France n'étant guère primée que pour les études artistiques et littéraires...) et de haine, alors des soldats américains ont été à l'origine de crimes - viols, meurtres - très médiatisés. Les Sud-Coréens partagent majoritairement l'idée qu'ils auraient besoin des Américains, et d'abord militairement. Il est significatif, enfin, que les premiers voyages à l'étranger des présidents sud-coréens l'aient été aux Etats-Unis.
Si les symboles de l'American way of life sont présents en Corée du Sud, les traits coréens restent bien présents : on préfère KFC (et ses ailes de poulet plus dans le goût coréen) à McDonalds ; manger épicé est un symbole de l'identité culturelle (et de l'intégration des étrangers), avec le poids du kimchi, sauce de soja à base de chou fermenté ; les desserts sucrés occidentaux ne sont pas dans les habitudes, et l'alcool de riz reste plus populaire que les vins européens... Plus fondamentalement, les habitudes culturelles restent très coréennes, notamment dans l'importance accordée à la famille. Les relations sexuelles avant le mariage sont (officiellement du moins) prohibées. La fête des ancêtres de Chuseok donne lieu à de très importantes migrations dans le pays, et la cérémonie au cours de laquelle les enfants s'inclinent devant leurs parents reste fortement ancrée dans les pratiques. Comparés aux enfants occidentaux, les enfants coréens apparaissent extrêmement disciplinés, à l'écoute de leurs parents. Car en Corée on consulte les parents et on n'abandonne pas les aînés : le principe même des maisons de retraite occidentales est vu par les Coréens comme quelque chose de foncièrement égoïste.
Si américanisation est entendue comme synonyme de dépolitisation, la Corée du Sud apparaît au contraire comme l'une des sociétés les plus engagées au monde : les mouvements sociaux et ceux qualifiés de civiques (défense de l'environnement, mouvements anti-nucléaire, anti-guerre...) sont très actifs et structurés.
Enfin, nul n'ignore désormais que la culture coréenne "pop" s'exporte, avec plus de succès aujourd'hui que pour celle d'aucun autre pays d'Asie : la "K-pop" ("K" pour "Korea", Corée en anglais) est devenue un vecteur d'identification de la Corée à l'étranger, suivant un succès qui a désormais largement dépassé ceux du Taekwon-Do (le sport de combat national) et du cinéma d'auteur sud-coréen. En matière de création culturelle, il y a bien une identité coréenne propre.
En conclusion, si la Corée du Sud est mal connue en France et que la Corée du Nord fait peur, les deux Etats coréens présentent une richesse et une originalité, combinées à un réel intérêt des Coréens pour les influences culturelles extérieures à la leur, qui justifient de chercher à connaître la culture, la politique et la société de toute la Corée au-delà des clichés éculés.