Si les communautés caucasiennes sont les premières victimes de la montée des agressions racistes dans la Russie post-soviétique, les Asiatiques - et en particulier les Coréens - ne sont pas épargnés par une violence trouvant notamment son origine dans l'activisme des groupes skinheads. Après deux faits divers tragiques récents, l'AAFC-Bourgogne dénonce ces crimes odieux avec la plus grande fermeté.
En moins d'un mois, deux étudiants coréens en Russie ont été victimes de graves agression, mettant en lumière la montée d'un racisme anti-asiatique dans l'ex-Union Soviétique.
Le 15 février 2010, un étudiant sud-coréen a été tué à Irkoutsk, en Extrême-Orient, après avoir été agressé par de jeunes Russes. Il participait à un programme d’échanges à l’université d’Altaï.
Le 7 mars, une nouvelle agression, à Moscou cette fois (photo ci-dessus du lieu de l'agression), a frappé un étudiant sud-coréen de 29 ans du nom de Shim, en troisième année à l’Institut national de la cinématographie (VGIK). Shim a été attaqué à la gorge avec une arme blanche. Il a été frappé par un homme masqué, à 10 mètres d'un groupe de cinq autres amis coréens qu'il venait de quitter. Alors que le ministère des Affaires étrangères suit très attentivement cette affaire, la piste privilégiée par la police russe est celle d'un acte raciste commis par un groupe skinhead d'extrême-droite. Une attaque similaire avait causé la mort d'un Chinois au même endroit, une semaine plus tôt.
Les jours de Shim étaient hors de danger après qu'il eut subi une intervention chirurgicale de 4 heures. Selon un responsable de l'hôpital après l'intervention, "il peut à présent respirer normalement et communiquer, il est hors de danger, mais il faudra suivre l’évolution de son état pendant encore deux à trois jours avant d’être totalement rassuré".
Le comité régional Bourgogne dénonce ces actes odieux, signes d'une intolérable montée du racisme dans la Russie post-soviétique : les étudiants étrangers, ayant pourtant choisi la Russie pour se former, en sont les premières victimes. Alors que l'Union Soviétique a été naguère le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, pour le nombre d'étudiants étrangers accueillies, l'attitude de minorités d'extrême-droite accentue le déclin de la Russie sur la scène de la coopération universitaire internationale.
Source : Yonhap (dépêches des 8 mars et 9 mars 2010)
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