Comptant 22.000 membres en 2009, la communauté coréenne d'Argentine est la deuxième plus importante d'Amérique latine, et la quinzième plus nombreuse dans le monde. Après avoir représenté jusqu'à 50.000 personnes en 1996, cette communauté récente - venue essentiellement après 1985 - a en partie quitté le pays dans un contexte économique plus difficile, avant de renforcer à nouveau ses rangs à compter de 2003.
La première arrivée officielle de Sud-Coréens en Argentine date du 14 octobre 1965, quand 13 familles ont débarqué à Buenos Aires, à destination de Choele Choel dans la province du Rio Negro. Auparavant, des migrants coréens étaient déjà arrivés en Argentine, depuis le Paraguay et le Chili. A cette époque, les militaires au pouvoir au Séoul conduisaient des opérations d'émigration sélectives, les familles coréennes quittant le pays devant en principe se spécialiser dans certaines professions. A l'instar de plus 500 autres familles coréennes qui gagnèrent l'Argentine entre 1970 et 1978, elles devaient travailler dans le domaine agricole, mais faute de spécialisation en ce domaine elles s'installèrent finalement dans les centres urbains (en particulier dans les quartiers de Flores et Balvanera, à Buenos Aires), qui offraient davantage d'opportunités d'emplois.
L'évolution de la communauté coréenne en Argentine a suivi à la fois les aléas de la politique migratoire à Séoul, assouplie à partir de 1985 (qui marque par ailleurs la signature d'un nouvel accord migratoire bilatéral argentino - sud-coréen), et l'évolution de la situation économique en Argentine, nettement dégradée à la fin des années 1990 et au début des années 2000. De nombreux Coréens d'Argentine rentrèrent alors dans la péninsule, ou rejoignirent les Etats-Unis ou le Canada : si entre 1965 et 1985 quelque 6.000 Coréens gagnèrent l'Argentine, le pic migratoire après 1985 a permis à la communauté coréenne d'Argentine de compter jusqu'à 50.000 membres en 1996. Après avoir atteint un point bas en 2003 (15.500 personnes), ses effectifs ont à nouveau augmenté après cette date, pour atteindre 19.171 en 2005 et 22.024 en 2009, selon le ministère sud-coréen des affaires étrangères et du commerce.
Comme leurs compatriotes du Brésil, les Coréens d'Argentine de la première génération ont souvent choisi de créer de petites entreprises textiles ou d'importation de vêtements, basées sur une économie ethnique, y compris pour le financement. Les conditions de travail très dures - de 12 à 14 heures par jour - et, dans certains cas, le recours à une main d'oeuvre clandestine ont nourri des critiques vis-à-vis des Coréens d'Argentine, parvenus par ailleurs à occuper une place significative sur le marché textile.
Constituant une communauté généralement bilingue, majoritairement protestante, les Coréens d'Argentine comptent enfin quelques figures célèbres : Leonardo Nam, acteur d'Hollywood né à Buenos Aires de parents coréens ; Kim Yun-shin, peintre vivant en Argentine depuis 1984, et ayant créé une université portant son nom, ayant ouvert ses portes le 8 décembre 2008 ; enfin, Soo Nam-yoo, maître coréen de shippalgi, forme de lutte adoptée par le groupe d'opérations spéciales de la police fédérale, et qui compte aujourd'hui plus de 70.000 pratiquants en Argentine.
Source principale : Koreans in Argentina, sur l'encyclopédie en ligne wikipédia (version anglaise)
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