Aux élections législatives d'avril 2012 et à l'élection présidentielle de décembre 2012, les Coréens vivant à l'étranger ont obtenu le droit de voter dans un scrutin en République de Corée (Corée du Sud) pour la première fois depuis 1972, suite à une révision de la loi électorale en 2009 (lire http://www.amitiefrancecoree.org/article-27626666.html). Alors que les Coréens de l'étranger ont accordé une nette majorité de leurs suffrages au candidat démocrate Moon Jae-in (lire http://www.aafc-bourgogne.org/article-presidentielle-2012-les-sud-coreens-de-l-etranger-ont-choisi-moon-jae-in-a-plus-de-56-115717584.html). Une étude de Rhee Young-ju, de l'Université d'Oxford, publiée en août 2014 revient sur l'aboutissement d'un long combat pour l'égalité des droits civiques des Coréens de l'étranger avec les autres Coréens.
Rhee Young-ju revient tout d'abord sur les circonstances historiques et les enjeux partisans autour du droit de vote des Coréens de l'étranger : si le général Park Chung-hee avait favorisé le vote des Coréens de l'étranger entre 1967 et 1971 (afin notamment de faire voter les soldats qui combattaient au Vietnam), il opère un revirement lors de la proclamation de la très autoritaire Constitution Yusin, en 1972 : désormais, et pendant quatre décennies, les Coréens de l'étranger, réputés plus favorables à l'opposition, n'auront plus le droit de vote, dont le rétablissement deviendra un combat mené principalement par l'opposition démocratique.
Interrogée sur la constitutionnalité de l'absence de droit de vote pour les Coréens de l'étranger, la Cour constitutionnelle sud-coréenne, comme souvent, s'est prononcée politiquement sur une question pourtant juridique (pour un autre exemple de décision motivée politiquement, lire http://www.amitiefrancecoree.org/2014/12/interdiction-du-parti-progressiste-unifie-la-democratie-sud-coreenne-poursuit-sa-descente-aux-enfers.html) : jugeant initialement l'absence de droit de vote pour les Coréens de l'étranger conforme à la Constitution, elle opère un revirement de jurisprudence en 2007. Les conservateurs formulent alors des propositions pour reconnaître le droit de vote aux Coréens de l'étranger, tout en tendant à privilégier les Coréens ayant un statut de résident permanent dans leur pays - réputés plus à droite que les étudiants.
Revenant sur l'élection présidentielle sud-coréenne de décembre 2012, Rhee Young-ju se garde bien de souligner que les Coréens de l'étranger ont voté différemment de leurs compatriotes de la péninsule. Si l'on fait abstraction que les pré-enregistrements (123 571 personnes dans l'étude) sont moins nombreux que les votants effectifs selon la Commission nationale électorale sud-coréenne, on retiendra que leurs participation électorale (45,7 %) a été inférieure de plus de 30 points à la moyenne nationale (75,84 %), mais une telle différence de participation pour les communautés expatriées est observable pour d'autres pays, au premier rang desquels la France.
Voting from Abroad: 2012 Elections and the Overseas Koreans' Vote by Young Ju Rhee :: SSRN
Overseas Koreans participated for the first time in South Korea's national assembly and presidential elections in 2012. This paper on the electoral rights for o
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